2/28/2008

Gurito Departo

Il est grand temps de clore les aventures éponymes de ce jeune étudiant dont vous avez peut-être déjà croisé l'une ou l'autre de ces fantaisies qu'il voulait bien que l'on nomme sa personnalité, son infatigable sens de l'humour, un goût probable pour l'absurde, l'inébranlable fainéantise, mais parfois aussi l'incertitude caractérielle, les mots acerbes et la condamnation en apparence sans appel.
Vous qui êtes décidément d'insatiables petits curieux, vous vous demandez probablement si après tsukitoyume.free.fr où figurent certaines de mes péripéties lycéennes, lamentation qui devait être à l'origine (et qui l'a été quelques semaines) le site de la communauté #j-pop mais qui en définitive a servi de support à certaines fables estudiantines (lesquelles vous ont peut-être laissé croire que tout ceci existait vraiment haha), vous vous demandez si un nouvel espace de communication égotiste verra le jour, n'est-ce-pas ? Un truc bien branché, style "décrépitation" ou "abnégation", voire "oblitération", avec plein d'états d'âme en vrac, des tableaux peints à la bile et toujours plus de filles extraordinaires qu'il est vain de poursuivre tant elles sont évanescentes. Mais ça pourrait bien donner autrement je crois, un truc genre "métaphysique et vidéoludisme" on citerait Descartes pour dire que fatalement, la série des Final Fantasy s'est vachement dégradée avec les années. On chercherait à comprendre le beau dans les jeux vidéos grâce à Hegel et Bergson nous expliquerait pourquoi Naruto c'est vraiment trop fendart. Avec un truc pareil je peux être sûr d'envisager sérieusement l'achat d'un nom de domaine, voire si tout se passe correctement.... de.... non je n'ose pas y penser.... de faire mon webcomic !

Pour les grandes lignes, ça se décomposerait en trois cases et la dernière ferait vachement rire. Ah oui j'oubliais. Y'aurait une mascotte, là tout de suite je peux pas dire mais sûrement un caribou qui parlerait avec l'accent québécois, je lui donnerai la réplique sous un nom et une apparence d'emprunt, enfin la même mais qui présente mieux quoi.
J'étalerai ma vie somme toute inintéressante en la ponctuant d'anecdotes particulières qui doivent faire penser au lecteur que c'est mon quotidien qu'il a là devant les yeux, de manière à ce que s'il ne trouve pas ça drôle, il crève tout de même de jalousie. Bon, de temps en temps je ferai rire avec des trucs pas nécessairement amusants pour moi, mais ça le lecteur il s'en balance car c'est tout juste s'il arrive à saisir l'importance de l'histoire d'une vie dans les petits mickeys qu'il est en train de lire. Et il aura bien raison parce qu'au fond je l'emmerde le lecteur.
Sauf s'il laisse un commentaire (et son numéro de téléphone si c'est une demoiselle).

Reste une dernière option, je pourrai ouvrir un site qui relate les points importants de l'actualité, et qui fasse la critique de la consensualité journalistique, j'écrirai des trucs sévères sur Le Monde et l'Humanité, je cracherai sur l'opposition et sur les pouvoirs en place, reprochant à ceux-là de faire le jeu d'une fausse alternative vendue et aux autres de véhiculer des conceptions sociales tronquées qui ne soulèvent jamais du problème que le couvercle profitant de l'évacuation de quelques vapeurs nocives pour montrer aux incrédules que plus rien ne brûle.

Mouais. Je pourrai aussi m'en foutre, et m'intéresser aux problèmes qui m'incombent directement et sans intermédiaires. Je ferai du micro-socialisme. Je vous raconterai comment j'ai brillamment obtenu mes diplômes et concours, avec quelle facilité déconcertante j'ai acquis toutes mes certifications. Ce serait l'histoire d'un mec qui bosse dans une boite et qui gagne un salaire confortable pour se permettre l'achat compulsif d'un matériel informatique, vidéo, audio sans cesse renouvelé, qui vous parle de ses copines qui n'ont pour tout point commun que d'avoir le string facile ou absent, un mec qui trouverait vraiment branché de faire des lunchs et de visiter des galeries d'art contemporain où des tas de branleurs ont déjà laissé leurs traces. Il serait un peu magicien sur les bords, avec lui le dernier film à chier deviendrait un essai de conceptualisation psychanalytique, ou tout simplement un film sophistiqué, parce que si tu n'aimes pas un film sophistiqué, c'est que tu aurais pu aimer si tu n'étais pas si con. Connard.

Toutefois, j'ai le plaisir de vous le dire très sincèrement, il n'y aura pas de webcomic, pas de mec qui te montre des photos de sa chaîne hifi ni de l'adolescent qui a mal au cul parce que Vanessa n'a pas apprécié ce rôle qu'il lui avais donné dans le rêve de l'autre nuit. Il n'est pas question non plus d'intégrer les partisans prosélytes de je ne sais quel mouvement qui se réclame du politique, ni du religieux d'ailleurs, ce qui pourrait remarquons être aussi original que ce n'est pas tendance.

Je remercie les quelques voix et visages qui ont, de-ci de-là, inspirés ou insufflés à mes mots un petit goût de quelque chose qui ne soit pas toujours contrefait, et j'ose espérer que ce n'est pas cette impression qu'il vous restera en ayant promené vos yeux et vos pensées ici (et ailleurs), que ne s'inquiètent pas les incompris et les absents, ils auront su depuis 2004 et ce fameux bus 91-04, me donner matière à écrire et à aimer. Mes plus insatiables lecteurs pourront oublier quelques instants les mots et se perdre dans mes gribouillages par là-bas.

Tchuss les amiches.

Joachim 3:41 PM
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2/18/2008

Sur la grève j'échoue, les muscles endoloris, les yeux trahis. La douleur me dévore les entrailles et je cours vers l'île.
J'écoute l'air immobile me dissuader d'avancer, il ne veut plus de moi. C'est une masse qui m'étouffe maintenant, nous sommes tout proche de l'herbe rouge.
L'enfant me sourit désormais, mais il est défaillant et ne devra pas voir la lumière, elle le contourne, son coeur bat jusqu'à creuser dans mes veines, pénètre mes artères et sectionne mes sens, comme il est heureux d'avoir survécu, ses beaux miroirs réfléchissant notre sang.

Le vent soulève d'épais nuages de sables, et les dépose dans mes yeux.
Les siens ne sont pas encore secs et nous nous regardons.
Les pierres jaillissent de ses mains vengeresses, l'enfant est un c?ur léger et plein.
Atroce brûlure, elle rampe, elle suit le souffle discret de la vie et de son dard l'empoisonne, torture folle des heures longues et sans défenses, A moi ! O Dieu, il n'y a guère que toi, Arès, et ton premier champion, qui puisse te mesurer à elle.

Sa main cherche les fragments, je dois encore, elle chante, je dois encore mourir une dernière fois car l'enfant à l'existence dégénérescente nous regarde toujours, il doit être achevé.

Nous lui apprenons qu'il n'est pas là, qu'il ne l'a jamais été, rien ne le porte plus ici, nous lui ordonnons de cesser les jeux et les voix, les accords résonnant d'un présent à un autre, petit homme, seuls les vivants jouent avec les images, tu dois retourner à l'océan, tu dois clore ton existence pour en attester, va et ne crois pas les fous qui voudront te faire sentir que derrière toi il y a un monde, c'est une chimère que nos esprits auront bientôt engloutie, grâce à la lumière, et à ton sang versé...va et garde en toi cet accomplissement infime d'avoir été aussi sincèrement aimé que si la réalisation ne t'avait pas fait défaut

A ces mots je m'aperçois qu'il n'y a rien autour de moi, rien d'autre qu'une grande pièce vide, mais je suis couvert d'un sang qui ne se laisse pas voir, il est sur mes mains, sur mon ventre, sur mes lèvres, je suis cette chaleur, ce poids, ce fluide sans traces, mais rien. Rien.

Joachim 11:24 AM
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1/07/2008

D'une banale visite au musée Grévin, j'ai obtenu l'une des plus grandes satisfactions qu'il m'ait été donné de recevoir depuis que l'enfant que j'abrite se dérobe à l'inexorable hémorragie des mystères et de leur angélique simplicité.
C'est au détour d'un couloir exigu, sombre passage reliant quelques musiciens contemporains aux déja antiques peintres du mouvement impressionniste (si j'en crois le temps que ne prennent pas les visiteurs pour s'enquérir de leurs noms et qualités), c'est en empruntant cette étroite venelle que nous vîmes mon amie et moi un autre de ces mannequins de cire, adossé assez peu délicatement contre le mur, le buste penché en avant la tête légèrement inclinée sur le côté et les mains laissées distraitement dans les poches, comme s'il revassait en poursuivant du regard je ne sais quel étrange esprit. L'homme était plutôt élégant dans sa mise bourgeoise du siècle dernier, une barbe grisonnante contrastait avec l'épaisse chevelure châtain clair soigneusement peignée et il affichait sans mesure, un âge d'une très grande maturité. Alors que ses yeux laissaient sourdre l'intelligence d'un homme à l'apogée de sa réussite, déterminé à saisir le monde d'une poigne ferme et habile, et d'extirper de sa juste conquête les fruits d'une vie audacieuse, sur sa bouche autant que dans le reste de son corps nous lisions un homme différent ; Cet homme là eut dit à un ami fidèle : "à quoi bon ?" avant d'envoyer par une pichenette de la pointe du pied ces cailloux dont les enfants mal élevés nous font le plus grand bien de débarasser la chaussée quand ils s'ennuient.
Cette désinvolture fit que je me pris presque aussitôt de sympathie pour celui que le panonceau nous annonçait comme monsieur Gustave Eiffel.
Bien avant d'arriver à sa hauteur, je fis remarquer à mon amie combien ce personnage ressemblait à un ami commun si l'on voulait bien imaginer que le temps s'était peu à peu emparé des couleurs et des reliefs. Nous avions devant nous l'anticipation remarquable de son portrait de demain. Ne pouvant plus garder pour moi ce sentiment d'affection que me conféraient la posture de la statue et celle que j'éprouvais également à travers ses traits pour mon ami, je déclamais en m'inclinant à mon tour pour lui faire face :
"Il lui ressemble vraiment ! C'est une chance de se préparer à si bien vieillir."
A peine m'étais-je tourné vers ma compagne qui esquissait le début d'un mot que la statue se mit à bouger les lèvres et le reste des muscles qui lui permirent de me répondre. Avec une très grande maîtrise de son visage et faisant l'économie de tout mouvement superflu, elle reprit instantanément une fois son forfait accompli, son masque impénétrable.
Cet instant périlleux où l'on découvre qu'une brèche dans la normalité vient de s'ouvrir fut pour moi l'occasion de sentir que ni la surprise, ni la peur, ni même une certaine forme d'incompréhension se traduisant par l'agitation et le désordre intérieurs ne surgirent de la faille. Mais tout au fond de moi, durant cette seconde négligeable, un grand calme etouffa toutes mes craintes, toutes mes angoisses, l'enchantement qui se voulait distorsion de la réalité me posa en un jardin céleste ou toutes les choses couvent leurs propres vérités, j'étais moi, si bien, que j'en oubliais d'avancer.
L'homme était si réel que je le pris pour une statue, mais la statue me dit tout bas que je n'avais pas à avoir peur. Nous nous sourîmes. Je lui tournais le dos et après quelques pas entendit le cri d'une femme.
Oui, je suis d'ailleurs, me dis-je, mais c'est un monde où la solitude n'existe pas.

Joachim 1:53 AM
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11/06/2007

Je voudrais tellement qu'elle existe.

Lâche et terne, assis quand d'autres rampent, me félicitant d'avoir fait cet exercice exigé par les illustres sans même y croire, qu'est ce que je fous là ?
La bonification, ce n'est pas une belle croyance ça ? Qui peut encore se revendiquer laïque dès lors qu'il prie les dieux de l'expérience ?
Si notre expérience construit notre identité, qui sommes-nous avant la fin ?
Du vide qui se remplit doucement, la vacuité gîsant sur quelques gravas que le ressac de l'oubli nous arrache...
Putain, si j'étais le premier de mon espèce à atteindre le quart de siècle je comprendrai le caractère déstabilisant de mon angoisse, improbable chez ceux qui n'auraient eu que le temps de désirer, mais mon regard me renvoie toutes sortes d'images et mes sens de les compléter; ils sont du monde, ils ne sont pas dans le monde, ils participent du monde, ce sont ses enfants !
Et moi, merde, je suis un scaphandrier, un putain de plongeur, avec ses ving-quatre bouteilles sur le dos, je descends moi monsieur ! je ne m'élève pas !

Très bien, je m'en fous, je peux faire comme les autres, il suffit d'y croire, de fermer les yeux, de mobiliser toute son attention, non attends, de canaliser, oui il faut canaliser toute cette saloperie d'énergie qui nous meut, celle qui excite notre curiosité et nous fait crever de dégout devant l'absence de réponses et de reflets, et de tout employer à faire tenir ce petit bout de bois taillé devant son visage, en prenant garde de ne jamais regarder au travers.

J'essaye, avec quelle conviction encore ! mais oui j'essaye ! je me surprends à rêver que ça marche, que je suis là dans la rue et que je me promène ! Que je sais exactement pourquoi j'y suis dans cette connerie de rue ! Et parfois je me retrouve à discuter comme si je pouvais me connaître et parler de moi, et à m'éprendre de tous ces symboles ! J'en crève d'envie j'vous jure !

Sous l'orage, mon corps reçoit la sensation limpide d'être mouillé en ce lundi matin.
Et l'eau saisit mon corps en d'infinies piqüres, bientôt me couvre, m'envahit et ne se retire plus jamais.

Joachim 8:43 PM
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Mon corps pesant de tout son modeste poids sur les mouroirs de la salle de projection,
je médite longuement sur les vertus de la combustion spontanée, happé un peu plus par ces fauteuils en fourrure sang, et puis, je me tourne doucement vers cette place qui restera désormais vide, dans l'espoir de me mesurer à ton petit rire contenu...
Mais Elhaym n'est plus, demeure l'espace accablant de chaleur, et les visages mous des figurants...

Joachim 5:02 PM
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11/02/2007

L'ange salvateur que j'aime sentir exister, au dépend de son salut
d'amour, son regard m'enveloppe
lorsqu'une plaie lui fait murmurer tout haut
LA TERREUR ! mon dieu comme son coeur est vrai
délicieuse petite nature fragile, que le vent caresse mieux que l'amant
Ce qu'ils disent ? les hommes et leurs mots,
facile parure, douce douce douce
Que sans la braise, quel genre d'être es-tu ?
On entend, ô bien des secrets
pas un tourment ne manque, les excès jaillissent encore
et puis les larmes, la colère
laissez taire l'oubli de ces signataires
de la mort, bien avant l'heure ils rêvent
Versez vos sanglots dans ce monde stérile, ardent soleil
aussi précieuse, rien ne s'oppose
car à moi et à bien d'autres,
vous m'êtes
essentielle

merci

Joachim 2:26 PM
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10/21/2007

C'était une journée ordinaire.
(Oui, sans aucun doute
Il y a eu la modeste ivresse des matins prolongés...

(Celle là même qui te fait trouver loin de toi et incapable ?

Un voyage vers les gris visages et leurs vers au ventre creux,
Le conte lancinant des écoliers de jadis, saisis dans son rire majestique,

(Veux-tu laisser mourir ces gens qui doivent désormais vivre sans ta dépouille égotiste ?

La voix de l'origine, de la première des matrices engrangeant mon corps célestement posé sur la toile, première dame de l'errance...
(Et première désservie en ce qui concerne l'indifférence ? Félicitation.

Enfin, un peu de contagion politique, de diffusion altruiste de mes grands idéaux.
(Combien de mots pour t'acquitter de ta pusillanimité ?
Tandis qu'à toutes les secondes de cette journée, en filigrane, s'agrippaient les charmes d'une absente.)

Joachim 2:48 AM
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10/14/2007

Derrière les ennuis et les vastes chagrins,
qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
l'impénétrable chemin de la vie suit un cours à la mélodie latente.

Lorsque le chant d'un autre éveille en nous la musique,
toute l'opacité de l'existence s'évanouit,
pour laisser place au choeur des soleils fertiles.

De votre allégeance aux yeux sombres vous ne pensez vous défaire,
mais solennel, l'ange, du fond du regard, vous effleure,
quand l'emprise des glaces impures devient vapeur d'euphorie,
alors meurent sur vos lèvres, ceux des mots qui n'étaient pas lui


Par delà les blessures, les misères et les insuffisances,
j'aimerai croire qu'il y a l'être.

Joachim 12:39 PM
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8/22/2007

Que reste-il de nos jeunes années ?

Peut-être qu'une vieille photographie d'une énième convention d'animation japonaise voudrait prendre la parole ? Ou bien serait-ce cette console de jeu qui s'en chargera ?

L'une et l'autre reconnaitrons sans doute l'importance de tous ces endroits où nous avons délibéremment été amputé d'un peu de nous même. Ces salons où nous dormions sans fermer l'oeil, à rire aux éclats du soleil qui, ponctuel, achevait de nous faire perdre la tête. La tête enfouie sous les tracas, sourds aux injonctions du monde de ceux qui ne supportaient ni notre attachement à la nuit, ni son bruit, tragédie en trois actes teintée de syncrétisme nippon, nous t'aimions, toi et ces mondes à sauver.

Je me souviens, cette fraternité qui nous liguait contre l'hébétude dressée en spiritualisme, nous n'étions pas saints ni brillants, mais nous avons su emprunter d'autres voies hiérarchiques, d'autres sources d'acquisitions. A vous le monde, à nous tout ce que son ombre dissimulait. Les héros n'avaient pas grand territoire, et leur renommée voletait sans prétention, pourtant, le soir venu, toutes les étoiles convergeaient à travers des milliers de kilomètres, bravant géographie et politique, et nous nous retrouvions, célestes, pour rire un peu de cette masquarade, nos costumes au placard.

Un ange infirme...
A-t-il seulement existé ? Lui, son île et l'ivresse... Maîtresse ivresse...

Tout se brouille, que reste-t-il ?

Je suis au centre, le nouveau, le bleu, imprévisible et défiant les codes.
Je m'assoie à part, conservant ma candeur et ma bile, prête à ronger les os de l'indiscrétion. Entre temps, joue pour moi une voix aux accents excentriques, elle n'a de corps que mon imagination, un baiser factice lui donne vie un soir de janvier, et dans la bouche ce goût de fatigue et d'ennui, ou serait-ce l'odeur du métro ?
Peu à peu mes ailes m'indisposent. Sur terre le dégoût est patient, je prends pieds et je l'épie. La ville me cache le ciel. J'étudie, sérieusement.
Je suis près de toi mon amour, cependant si loin du cénacle que j'en meurs.

Les visages changent, m'écoeurent, puis m'apprivoisent, comme un bon sauvage à qui l'on apprend à jouer des tours. Sur le sol aussi, il y a un peu de lumière, là-bas, entre ces deux chemins que les plus hautes branches ombragent. C'est ainsi que l'on est quand on est aimé ? Le maelstrom vient dans mes rêves, me raconter ce que je ne vois plus, quand dans mes veines, roulent les larmes des démons.
Je les aime eux aussi, moins difficilement que je ne conserve ma vertu, fragile petit phare sur ton îlot esseulé, que les vagues emporteront bien vite, ne veux-tu pas d'un endroit où t'installer confortablement ?
Les falaises s'élèvent au bout de mes doigts, un arbre les domine,que cache-t-il ?
Les rires et les amours, l'amour même, mélodie de mes jeunes années, emporte les loin de moi, parce que je les chéris.

S'émoussent les abords des secrets, les énigmes se muent en prière, en supplication pour un éternel regard, un peu d'harmonie, une condescendance usée à outrance.
Je suis un acteur, un seul. Aimer et mourir, épitaphe de mon agonie, vestiges et pleurs. Le temps transforme la plus ardente des passions en une grille de mots-croisés, la dictature des organisations, gestions et simulations me donne le vertige. Responsabilité tu n'es que prévisibilité disait l'ancien, qu'importe... tous s'en dégagent, je ne suis pas roi, ni fou, je ne suis qu'un modeste pion.

Les nuits subsistent, et nous nous livrons avec le coeur à ces jeux qui consistent en l'éléction d'un moment privilégié, nous rêvons, mutuellement pardonnés d'être sans consistance.
Reste que le corps ment un peu moins, et qu'il nous accuse, inquisiteur charnel, de n'avoir su retenir l'exercice de nos jeunes années, de ne pouvoir donner à la séduction un étrier pour galoper, toutes brides dehors, entre les cuisses et sous la peau qui ne palpite plus désormais qu'en suffoquant, substances d'accompagnement vers la peur, dragées de l'inconscience, où sommes nous ?


Vieux et épuisés, nous avons vécu, un peu, nous n'en dormirons pas mieux quand viendra la nostalgie, vénéneuse plante aux aiguilles charmantes, qui du coeur viendra découdre la trame, pour y ajouter, laine de verre, cette phrase maudite : Je suis hier.

Joachim 6:52 PM
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6/23/2007

1 1 25.00% baton de bambou
2 1 25.00% menu css onglet recouvrant
3 1 25.00% numeros de telephone des hommes desirants le mariage
4 1 25.00% phantasmes mis en graphismes

Je ne sais pas laquelle d'entre vous croyait avoir cette opportunité, mais elle devra se faire une raison, je n'ai pas le téléphone.

Tout à l'heure j'étais allongé sur mon lit, appuyé contre mon bureau. L'angle que formait mon cou en s'inclinant de manière à ce que je puisse lire correctement me faisait légèrement mal. Ce n'était pas insupportable mais je me suis levé et je suis venu écrire ici. Ce n'était pas nécessaire, et en dépit des conséquences manifestes de mon acte, je n'en avais pas envie. C'est à cause de ma position pour lire. Je ne lis bien qu'allongé.
A un moment j'ai eu le vague sentiment d'être certain d'en avoir envie. Et puis ça m'est passé, alors je l'ai fait.
Le résultat ne m'arrache aucune maxime, je suis juste là maintenant, devant mon écran, alors que je me trouvais un peu plus loin auparavant. Si je pense que mes doigts se déplacent pour introduire sur cet écran l'histoire de cette entreprise, alors c'est vrai, j'écris. De même que sur mon lit, je tenais ce livre pour y lire ce qu'un autre qui ne me connait pas a bien voulu laisser comme trace. Pourtant je suis indistinctement moi à un point ou à un autre.
J'existe, ça me fait un peu peur.

Encore maintenant, je baille et laisse mes yeux lourds tomber sur le planisphère qui me sert de sous-main. Vous n'en savez rien. Autrement dit, je continue d'exister lorsque je suis un baillement, ou cette image abstraite de mon regard pesant.
Chaque geste suscite en moi un étonnement démesuré. Je l'observe, je l'interroge, mes lèvres tentent de dompter chacune de ces bêtes sauvages qui prennent subitement du poids dans l'air. Il me faut une cage, et les liens du verbe.
Finalement je les apprivoise, elles existent aussi sans le savoir.
Les mots sont tout à la surface des choses, mais ils ne les retiennent pas. Elles peuvent prendre corps en un instant, bondir en entier et vous sauter à la gorge.

Ma tête ne connaît pas les mots. Ils sont tous crevés. L'air s'en est allé.

Demain, il y aura moi, paré d'humanité. Je serai un sourire, une évidence. Une pièce précieuse de la parfaite mécanique du monde. Je serai à ma place.
Debout.

Joachim 1:37 AM
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4/26/2007

Voilà maintenant trois années que cet espace d'internet est encombré de mes erreurs littéraires. Trois années que je cherche en vain ce qui à défaut d'une vraie passion, communicative, pleine et envahissante pourrait convenir au genre d'exercice qu'il m'amuse d'entreprendre ici. Trois années que mes sympathisants ne se prélassent plus que dans mon imaginaire et dans certains de mes rêves grotesques.

Trois années qu'on me donne allègrement la maîtrise des dimensions humaines que je ne fais que traverser, qu'on me réchauffe et me certifie que j'y suis chez moi.
Trois années que les statues, les saints et les îles s'effondrent, que les idées perçent les brumes opaques de mon enfance longtemps digérée.
Trois années que le cadavre d'un autre arrache mes jeunes membres, interrompt mes sauts par dessus les étangs et les vallées.

Un grand silence surplombe l'agitation qui m'entoure de ses bras visqueux, une autre pieuvre me serre contre sa poitrine charmante. Elle se nomme docilité, confort, amour, ou résignation selon qu'elle ordonne ou qu'elle supplie.

Trois années que la comédie dont il me plaisait être le spectateur s'avère aussi morne que mes plus grinçants accès de pessimisme auraient sû le dire. L'insondable tristesse des uns m'écoeure tandis que les exubérantes joies des autres me semblent profaner la tragédie consommée prudemment que doit être notre vie.

Même l'accident s'affirme dans une logique de poursuite, de continuité, j'en viens à penser que le hasard participe par essence de l'effort qui accompagne toute tentative, et qu'en ce sens il ne prenne que le sens de l'acte initial qui l'a conduit à émerger.
J'en viens surtout à trouver le temps long, sans croire naïvement que la suite ininterrompue des jours me conduira à l'apprécier, elle finira probablement par me faire veillir. Ce temps sur lequel mes contemporains se projetent, assimilant fantasmes sans âmes, et âmes sans phantasmes, je le répudie.
A qui veut croire que l'expérience et l'accumulation sont des sources mélioratives de l'être humain, je réponds que la perfection qu'ils subliment, celle qui est manifestement une fin digne et nécessaire, n'est autre que le moment ou on l'abandonne.

Et si les autres veullent bien se donner la peine de trouver un arbre distingué, qu'ils y pendent leur humilité.

Joachim 6:56 PM
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4/12/2007

Les statistiques de ce site m'étonneront toujours :

Top 4 sur un total de 4 groupes de mots-clés
# Hits Mots-clés
1 1 25.00% dessin journée de la femme
2 1 25.00% jpop
3 1 25.00% plaie
4 1 25.00% télécommande de télévision picsou magazine

Joachim 8:10 PM
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3/26/2007

Âme exquise, idéel fantasme de mes jours sans lumière
Eternel préambule de nos amours projetés, mon à jamais
Le concert rare des rires de nos coeurs délivre mon être en de parfaites caresses des délices vulgaires du monde sans musique.
Accède au simple baiser que dessinent mes soupirs,
qui de tes yeux puisera toute l'eau,
et sois de ce germe fragile, une reine sans martyr,
qui dispense de son sein, le tendre privilège

Joachim 10:49 AM
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11/28/2006

En cette belle journée d'hiver qui voit mes rêves s'envoler,
je vous propose l'album "Oh! les voix" du 10eme festival de la nouvelle chanson française, avec le cabaret dont j'ai oublié le nom et aldebert.
Et puisque vous connaissez déja tous aldebert, ou que vous n'auriez aucun mal à le connaître voici le cabaret machin chose :
Le cabaret au nom introuvable


C'est très inégal, mais dans l'ensemble c'est plutôt bon.
Une préférence particulière pour "Comme ça".

Joachim 7:03 AM
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11/16/2006

Le réveil sonne par erreur, j'ai la gueule collée sur mon oreiller.
Dans mon délire ensommeillé je te trouve plutôt bien roulé pour un traversin.
Et je ferme les paupières, sers moi fort, je me réveillerai demain, mon angoisse sera loin.
Après cette introduction musicale, les informations :
Ce n'est pas moins de trois final fantasy qui viennent empiéter sur mon temps de lectures sociologiques.
Final fantasy XII dont j'écume les plaines, les déserts et plus récemment les pics enneigés avec toujours la même curiosité touristique.
Final fantasy V advance qui est en réalité un prétexte à reprendre et, je l'espère, enfin terminer une partie de ce jeu maintes fois recommencé.
Final fantasy III qui profite depuis hier d'une version américaine sur nds.

Si j'ajoute à cette liste Ookami, Advance wars et Elite Beat Agents c'est sans surprise que j'observe chaque matin les flaques noires sous mes yeux.
Quelques mots sur Ookami qui fait beaucoup parler de lui dans la sphère des gamerz.
Est-ce légitime ? Oui, sans aucun doute. Mais à défaut de m'exprimer en termes élogieux, j'aimerai poser les problèmes qui me sont apparus comme flagrant après 20 minutes.
Ici j'ajouterai que cette bonne vieille idée, chère au joueur intègre, qui est de n'avoir d'opinion qu'après 190 heures d'acharnement ne m'est pas familière.
Je défends au contraire celle qui veut qu'un jeu soit immédiatement attachant, ou qu'il explicite très vite qu'il nous faut être un peu plus patient.
Dans la plupart des cas j'y trouve mon compte, Batan Kaitos en est le contre-exemple : Un jeu splendide, vraiment prometteur (avec l'intention manifeste de copier l'atmosphère, les graphismes et le cadre scénaristique de ses aînés, ce qui n'est pas pour me déplaire) qui nous amène de promesse en promesse en nous laissant là avec un système de combat archaïque, des décors trop chargés et vite oubliés, des personnages creux et dépeints par des archétypes que même un shoot'em up ne prendrait pas le raccourcis d'utiliser.L'histoire se suffit d'un méchant plusieurs fois infâme, d'un héro dont les secrets garantissent la classe innée et d'un parcours aussi peu linéaire que peut l'être un rockman sans le choix des stages, c'est-à-dire une succession de mondes à visiter pour obtenir du dernier boss qu'il vous abandonne un objet de très grande convoitise.
Quand on commence à croire que les concepteurs ont un peu baclé l'intro, vous voilà devant la fin du jeu, à admirer les credits.
Je reviens à Ookami qui comme vous vous en doutez ne m'a pas laissé l'impression indélébile d'avoir envie d'y rejouer.
C'est mal barré pour une seconde fois.
Que le jeu soit plein de poésie n'est pas un fait évident, l'histoire mythologique japonaise peut avoir ses admirateurs, de là à y trouver systématiquement un raffinement extatique....
Certes, il y a un loup, des sakura, des esprits, et une déesse.
Il y a aussi un accompagnement musical qui n'est pas mauvais du tout.
Mais la mise en scène, l'aspect "cartoon" des personnages, l'écran de statut hyper chargé ainsi que les phases soporiphiques ou le narrateur présente une scène à l'aide de dessins en font un jeu vraiment trop dispersé pour être crédible et duquel une ambiance particulière aurait pu émaner.
Graphiquement il faut vous attendre à un niveau globalement élevé, on sent qu'il y a eu recherche d'effets esthétiques et que nous n'y sommes pas indifférents.
Nous ne devons pas oublier pour autant que depuis Viewtiful Joe le Cell-Shading a fait quelques progrés, notamment avec des jeux comme Tales of Symphonia.
Dès les premières minutes vous êtes averti : Ca va baver. Et ça bave énormément.
De grosses traces noires bien indélicates viennent finir de vous empêcher de voir les décors somptueux promis. Oui parce que j'oublie de préciser que votre compagnon de route sera un léger flou tenace.
Heureusement, grâce à tous ces artifices grossiers, le jeu n'a presque pas à pâlir devant la qualité des titres de...l'année dernière?
Dernière chose qui aurait pu être extraordinaire, l'utilisation intéractive de la manette.
En rendant possible pour le joueur de tracer lui même des éléments du jeu, Ookami pensait ouvrir une nouvelle voie ? Pourtant la nds n'était-elle pas déja déployée sur l'archipel ? Grande question.
Toujours est-il que c'est amusant les 5 premières fois, et qu'ensuite on se lasse de couper les arbres, surtout que la marge d'erreur permise dans le tracé est ridicule quand vous avez exploité quelques jeux ds.
J'en dis, pour finir, qu'un an lui permettait d'être cet ovni dont tous les joueurs à la critique molle n'en finissent plus d'aduler.
Mais le fanatique du japon n'a que faire des critiques, il a déja divisé le monde en deux et sait bien que son opinion vaut bien celle de ses pairs

Joachim 8:15 PM
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11/05/2006

Je voudrais faire un réquisitoire contre les vampires.

En effet, mon client n'avait rien demandé à personne, pas même de finir sa nuit, et pourtant dieu sait qu'il en avait besoin.
Et le voilà embrigadé dans une histoire épouvantable ou de véritables suçeurs de sang se lancent à sa poursuite ainsi qu'à celle de son entourage immédiat composé, aussi invraisemblable que ce soit, de jeunes filles uniquement.
Malgré la fuite, l'obscurité d'un bois et un piège rudimentaire le voilà acculé.
Sa dernière partenaire tombe sous un coup de dague joliment placé.
Le plus vieux des vampires s'appelle Vlad.
Le plus énorme n'a pas de nom mais une dague recourbée particulièrement effrayante et désireuse de se planter dans mon abdomen ou partout ailleurs ou il lui plaira.
Mon fidèle bâton de bambou ne me lâche pas et me permet de mettre fin à la vie de Vlad, d'un bon coup dans son écran plat, car tout le monde sait qu'il s'agit là de la seule façon de tuer un vampire.

Vous rendez vous compte du traumatisme d'un tel rêve à 11 heures du matin lorsqu'on a prévu d'en dormir deux de plus ? Ce n'est pas une vie pour un homme.
Sans parler du rêve précédent, probablement influencé par cet épisode de NCISYPDFBI à 1h du mat' où une petite fille endommagée cérébralement faisait du mal aux petits garçons qu'elle croisait.
Mon rêve consistait à dormir sur mon lit superposé, à être rejoint par une jeune fille bien trop jeune pour moi et à voir mon corps torturé par ses soins.

Je ressemblais à une énorme masse visqueuse tentaculaire en provenance de l'animation japonaise dans ses plus pitoyables efforts pour retranscrire un fantasme populaire.
Et la petite fille s'en amusait, en fait non, elle était même amoureuse de ce qu'elle façonnait.
Moi j'avais aussi mal que si l'on cherchait à me faire toucher la fenêtre du salon tout en restant dans ma chambre.
Et puis ma morphologie s'est stabilisé en quelque chose de cohérent qui n'était plus tout à fait moi.Bien que j'en fus affreusement honteux, personne autour de moi ne le remarquait.
Tiraillé entre l'idée de leur dire et celle de garder pour moi mon épouvantable secret, je m'enfermais dans un amour platonique avec la seule personne qui me savait être ce que j'étais réellement, mon bourreau.
Et plus le rêve avançait, plus la jeune fille voyait l'intensité de son adjectif qualificatif s'étioller jusqu'à manifester certains des critères requis pour sensibiliser la part d'hormone qu'il y a dans l'homme.
Mais que diable ! Elle se refusait à moi !
Quelle ingrate que cette femme là, j'étais son monstre et je n'avais même pas le droit d'y trouver un avantage.
Alors je me suis enfuis, elle m'a suivi, je l'ai gardé un peu près de moi, et puis comme il fallait bien passer au rêve suivant, elle est morte.
Et parce que je ne suis pas un ingrat, je l'ai accompagné jusque là.

Saloperie de sorcière vicieuse et possessive, saletés de vampires néo-modernes...

Joachim 11:23 AM
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10/31/2006

Vous êtes médiocres.

Vous êtes médiocres et le comble c'est que vous en jouissez, c'est un état qui vous satisfait, comme un cadavre à des vers.
Vous n'avez même jamais essayé d'être autre chose tellement il est facile d'être médiocre.
Je ne dis pas que vous puissiez être autrement, mais votre ambition minuscule m'ecoeure.

Vous avez rompu le contact avec l'humanité, vous pensez survivre en vous roulant dans l'orgueil et la suffisance.
Le monde vous vomit chaque jour, et chaque jour vous le traversez comme un corps étranger.
Pourtant vous vous reproduisez, à l'identique, en conservant soigneusement vos tares qui sont autant de privilèges parmi ceux qui comme vous ne croient qu'en eux.
Vos parents, vos aînés, vos amis, ils sont tous façonnés pour vous plaire, vous ne les voyez pas, parce qu'en réalité il n'existe que vous et votre reflet.

Vous proclamez l'indépendance alors même que vous vous maudissez quand vous achetez du pain ou faites des courses, vous vous maudissez quand on vous salue ou quand un homme vous demande l'heure, vous vous maudissez d'être encore capable de sentir le monde.
Vous crevez de peur d'entrer en contact avec l'autre, vous bâtissez des murs et des montagnes tout autour de vous.Vous maudissez ces gens qui disent vous aimer, ils se maudissent de ne le faire qu'au profit d'un éloignement, vous maudissez ce gosse qui vous a menacé d'un couteau, il se maudit de n'avoir dans les poings aucune haine, son couteau n'est que le médiateur du vide qui le remplit.

Vous n'avez ni amour ni haine, vous n'êtes pas complexes ou nuancés, vous n'êtes rien.
Votre corps est une amphore ou le néant, incapable d'être au moins l'absolue vacuité, sommeille.
Les poings silencieux de ceux qui tuent, les lèvres tissées d'ignorance des hommes qui dictent, le sexe inconscient des femmes qui s'ouvre.
Votre corps a perdu le sens, celui de l'intimité, car votre intimité n'existe pas plus que les frontières que vous esquissez pour elle; La véritable intimité se noue entre les hommes, à travers le dialogue, à travers les corps et les mots.
Or si votre bouche reproduit les sons, elle ne les comprend pas.
Or si votre sexe accepte l'autre, ce n'est plus un accueil, c'est une délivrance.

La sexualité est une abomination quand deux corps ne parlent plus, elle mime la vie, en vain, méprisable, elle fait la mort des chairs.
Vous jouissez pourtant de votre horreur, et trouvez du sens à vos mouvements.
Vous riez comme vous si vous connaissiez l'amour.
Vous chantez comme si votre vie en dépendait.
Vous donnez à votre attitude quelque chose de festif, de spontané.

Et pourtant, ce n'est pas la mort que vous fuyez, c'est la vie, dans toute sa splendeur.

Joachim 2:51 PM
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10/24/2006

Le mec de la fac.

C'est con, mais il y a un type à la fac qui me fait un drôle d'effet.Je ne me sens pas particulièrement attirée par lui, pas au sens physique du terme, je n'ai pas la moindre envie le concernant et pourtant, l'énigme demeure.
De son côté, il me donne l'impression d'avoir considéré la chose un peu plus en profondeur, de s'y être attardé, de l'avoir pesée et d'être finalement très près de savoir ce qu'il attend de moi.
Moi ? Je marche. Je passe. Je ne suis déja plus là. Avec un rythme pareil qu'il ne s'étonne pas de me faire flipper quand il me regarde l'air de dire "j'en sais beaucoup sur toi".
Quel connard, quel prétentieux ! Avec nos toutes nos heures passées ensemble cumulées, il pourrait au moins prétendre à connaître mon nom et la marque de mes chaussures, si ce n'est la couleur de mes yeux desquels il tirera toute l'essence mystique de son admiration énigmatique et existenciellement désincarnée.
Bref, ce type m'encombre parfois.

Or cette après-midi, j'ai fait un rêve, un rêve où nous étions aussi proche que le permet un couple, et j'en ai gardé une impression particulière.
Rien de vulgaire rassurez-vous, je n'allais tout de même pas consommer dès le premier rêve.
Cette impression doit venir de cette sensation bien réelle que j'ai quand il se trouve à proximité, j'ai la sensation d'avoir quelqu'un qui non sans être totalement (ou presque) un inconnu partiellement découvert, me transmet une assurance et une détermination que je ne me connais pas.
Et dans mon rêve ça allait bien plus loin, être avec lui me conférait un droit ultime sur l'environnement, les gens, sur ma propre psyche.
Comme si d'un lien entre deux compréhensions du monde en résonnance était née l'étape suivante, partagée et accomplie, l'emprise active sur l'univers.
Comment ne pas jubiler d'être toujours présente et à la fois dans une position d'acteur de la réalité et dans celle d'une divinité qui regarderait la réalité de très très loin.

Bien, il ne me reste plus qu'à lui expliquer tout ça très brievement et à me faire inviter au restaurant. S'il accepte j'aurai au moins gagner un bon repas.

Joachim 7:32 PM
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10/22/2006

I wish I was a punk rocker with flowers in my hair

Comme je vous le disais, je suis une fille très cultivée, et qui aime le raconter partout.
Je vais donc vous parler de ce film que j'ai été voir samedi dans l'après-midi, en compagnie de mon sac-à-main, et qui a pour titre "children of men" (je vous serai reconnaissante d'avoir quelques notions d'anglais, la langue chic par excellence).
Le synopsys reprend comme n'importe quel synopsys la situation initiale du film, et finit par l'alléchante perspective de l'élément modificateur.
La planète terre est mise à mal en 20XX (rajoutez l'âge de votre premier rapport sexuel), les nations se meurent, ravagées par des guerres civiles atroces qui font saigner plein de gens innocents.
Et c'est là que cet enculé de réalisateur a fait preuve d'un machisme intolérable. L'espèce humaine est incapable de se reproduire, faute de fertilité féminine.
Oui, vous avez bien lu, les femmes sont incapables d'avoir des enfants, trahissant une idée sous-jacente à l'encontre de la fertilité masculine...

Comme dans V pour vendetta, le cadre géographique du film est posé en Grande-bretagne, tous des fascistes ces anglais, et l'on nous montre un Etat policé, où les immigrés sont traqués, abattus, envoyés en camp de concentration post-modern.
Les Anglais de naissance ont donc le privilège d'utiliser les transports en commun sous les caméras et la vigilance de l'armée.
La suite vous l'avez déja vu de trop nombreuses fois.
On prend un type banal qui n'a pas l'air content de vivre en 20XX, un type qui possède une situation le mettant relativement à l'abris de son environnement.
Ce type regarde d'un très mauvais oeil les transformations sociales qui ont vu le jour depuis son enfance, (Oui parce que dans ce genre de film il y a toujours un passage ou la caméra s'arrête sur une photo du héro quand il était gosse, avec un poney en pleine campagne. A croire que le monde s'est écroulé en neuf jours.)mais il ne s'y intéresse pas davantage, un type un peu comme vous en réalité.
Ce type est amené a rencontrer les supers pontes de la résistance, qui comme il se doit sont en réalité des amis qu'il n'avait jamais soupçonné.
Il sympathise drôlement vite et décide de laisser tomber la routine pour croire en un futur tout vert avec des enfants qui fument de la ganja sur la balançoire.
Un grand idéaliste, on vous dit.

La situation évolue lorsque le spectateur complètement halluciné par une peinture aussi désespérante de l'humanité apprend l'existence d'une jeune femme qui porte dans son ventre un cancer organisé à évolution rapide, autrement dit elle est enceinte.

La suite du film ne mérite pas vraiment qu'on en parle. De bon fataliste cynique, le héro devient dévoué à un embryon de 8 mois, un père-idéal avant l'heure.
L'enfant n'est même pas un symbôle, l'égide du renouveau n'est autre qu'un bébé.

N'empêche que le film suit une morale originale, bien qu'elle s'exerce au détriment du film et que j'en sois navrée.(toute façon j'aime pas les mioches.)
Le réalisateur a voulu se débarasser de l'idée. Il a voulu purger l'être de tout ce qu'il pouvait porter comme significations symboliques, allant contre une certaine façon de nous montrer des objets en science-fiction.
L'enfant n'est autre qu'un petit être, fragile, fait de chair, et qui n'aspire qu'à vivre, tout comme sa mère et le reste de l'humanité.
Voyez ou mènent les revendications, les mouvements d'idées, les organisations structurées autour d'un concept.
Elles mènent à la destruction.

Le problème c'est que moi, je m'en fous du gosse, je préfère que les gens se battent avec des bannières, au nom de grandes idées très vagues mais très belles.
Le matérialisme n'est pas ma tasse de thé, l'ordinaire y est trop laid pour être épargné.

Non mais vous y croyez-vous ? Vous voyez une mère irakienne qui sort d'une barraque avec son enfant dans les bras, encore tremblante, et qui s'avance au travers d'un carnage grossièrement arbitraire entre l'armée américaine et des résistants islamiques, et alors les têtes se tournent vers l'enfant, les tirs cessent, l'humanité ralliée par ce qu'elle a d'universel, la magie de la naissance, la beauté de la mère et de sa fille aux doigts minuscules ?
Pouah qu'elle horreur.
Now je n'irai voir que des films abstraits.

Heureusement, de samedi la soirée a largement rattrapé la journée, tout ça grâce à mes super copines ! On a pu fêter la dépendaison de la crémaillère d'une d'entre elles.
Ce n'est pas dans l'optique de vous raconter les détails délicieux d'une soirée arrosée que je commence ce nouveau paragraphe, mais bien pour vous parler de moi.
D'ailleurs de qui d'autre pourrait-il s'agir hein ?
J'ai bien évidemment fait preuve d'une urbanité pleine de délicatesse et de gestes touchants.La compagnie masculine n'était pas absente de cette mondanité et, je ne vais pas vous mentir, j'étais sur toutes les lèvres. Et, parfois, au hasard d'un chemin opportun, entre elles.
Que mes amies se rassurent, ce n'était jamais que la démonstration frivole de mon humanité, pour laquelle je présente mes remerciements les plus sincères.

Du néant jaillissent des préceptes auxquels la forme la plus aboutie ne saurait rendre grâce. C'est exactement ce à quoi je n'ai absolument pas pensé quand devant moi une bouteille vide semblait me narguer.
En toute fille bien élevée que je suis, je ne résiste pas au regard indiscret d'un morceau de verre au rond de cul.Alors j'ai entrepris de la remettre à sa place.
La façon la plus subtile de procéder m'a semblé évidente, je me suis mise à la recher che d'une de ses compatriotes encore pleine de vie, et je la lui ai retiré, comme on l'insuffle, par la bouche.
Que voulez-vous, on a les excuses qu'on a.

Last, but not least, j'ai reçu d'une amie le sentiment d'être la sienne, et c'était bon.

Joachim 6:19 PM
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10/21/2006

Dorénavant, il faudra m'aimer.

Joachim 1:20 AM
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Bonjour les amis.
Comme vous n'en avez probablement pas été informés, Fei a pris congé de cet espace d'écriture, autrefois si intensément soumis à la plume, pour rejoindre quelques espaces verdoyants par-delà nos belles frontières.
Et comme je lui devais bien ça, j'ai pris l'initiative de raviver le foyer de son imagination, avec un bois de saison, humide et mousseux, mais qui parviendra à maintenir je le crois, et pour une durée qui m'est inconnue, un peu de vie dans cet espace tout gris (et bleu).

Comment allez-vous ? C'est comme ça qu'on commence généralement non ?
A moins qu'on s'en foute, éventuellement. Là encore, par habitude nous n'allons pas faire les difficiles.
Mais j'en oublie presque la bienséance, et les règles qui s'imposent dans une occasion comme celle-ci.
Je suis Mélissandre, et comme on ne vous la fait pas, je suis une jeune-femme.
Bien sûr, je suis parfaitement au courant des tendances misogynes de mon hôte puisque je le lis parfois, quand ce n'est pas rarement.
Et à celles-ci j'ai envie de dire :"Bravo".
Bravo pour avoir compris que nous autres, femmes, avons fait de la crasse notre philosophie. Mieux encore, nous avons réussi à la rendre compatible avec cette image qui nous est chère, celle de la beauté personnifiée.
Félicitation donc pour considérer, à tout moment et sous n'importe quelle condition, la femme comme une répugnante chose qui consacre ses quelques années de vie à vous faire croire le contraire dans son intérêt.

C'est beau cet amour qu'il tente d'exprimer ici et là, sur cette page et ailleurs.
Je crois que je le lui dirai si jamais il revient, c'est une attitude d'une lucidité rare.Contempler, aimer, mépriser.

C'est beau mais c'est insupportable, pour ne pas citer la chanteuse, et puis maintenant on va relooker un peu tout ça, ça sent le moisi, on etouffe, ya des restes d'il y a 5 ans derrière le canapé ! Et je ne parle pas des draps couvert de taches de nostalgie puante.
Faut vraiment être un mec pour aimer vivre dans une chambre aussi merdique.

Je vais aussi en profiter pour finir de me présenter, mon éducation l'exige.
Je suis une rebelle, je ne supporte pas l'autorité, j'adore le superficiel, l'inutile, je me gave d'informations partielles à longueur de temps que je recrache ensuite à la face de mes copines, et copains (parce qu'il faut bien baiser).

Dernière chose, je m'aime profondément. N'allez pas y voir une métaphore, c'est juste une image douteuse.

Dans vos yeux, je lis de la curiosité (si j'en viens à te tutoyer tu m'obligerais à te demander ton numéro de téléphone): Mais qu'est ce que cette grosse connasse vient foutre ici ?
Primo, raconter ma vie, c'est divertissant, et sûrement plus intéressant que les fantasmes d'un vieux con de 22 ans.
Secundo, c'est presque de la charité que je fais là, là où il n'y a rien je fais apparaître un truc, d'autres ont eu droit a des eglises pour moins que ça.
Tertio, je suis une fille ! Eh ouais ! J'ai le droit de raconter n'importe quoi, il y aura toujours une oreille attentive pour me mater les seins.Diaboliquement pratique.

A présent que les présentations sont faites, j'aimerai vous dire que je ne suis pas aussi dépourvue de talent que l'imaginent déja les non-lesbiennes encore vierges au fond à gauche.
Par exemple, parmi tous les instruments à vibration que j'ai en affection, il en est un qui me donne beaucoup de plaisir.
Sans être une virtuose de la guitare, je joue depuis quelques mois et j'adore ça.
J'essaye de m'améliorer continuellement et je suis en bonne voie.
Bientôt on me verra jouer au milieu d'un amphi en délire, les tables voleront, les roses aussi, je serai habillée par Galliano et je porterai le dernier Vuitton de mes délicates phalanges.
Si seulement tout ce qui vibre pouvait tenir dans mon sac-à-main...

Voyez, je suis une artiste, et ce n'est pas tout, j'adore le cinéma, l'alcool et la pornographie.
En pleine possession de mes moyens je suis même capable de vous en parler avec génie.
Je crois que mon portrait est assez réussi, ce qui me permet de vous dire à une fois prochaine.
Mes hommages aux lecteurs morts.
Bises.

Joachim 12:15 AM
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7/28/2006

Faille

Joachim 11:40 PM
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Personne n'a pu échapper, ne serait-ce qu'une fois, à la maxime fatidique et réactionnaire qui dit à peu près la chose suivante : C'était mieux avant.
Jeune, on se dit que la vieille génération sur le déclin se prend à rêver du moment ou son emprise sur le monde lui conférait un sentiment probablement très distingué de suivre son temps, d'être à la mode et pourquoi pas de surfer sur le hype.
Du coup, en tant que jeune on a un peu envie de dégurgiter quelques litres de mots acides sur ces paroles surranées, si ce n'est d'envoyer un objet contondant quelconque dans une trajectoire passant approximativement par le milieu du front du grabataire.
(Chose que je n'encourage pas, un vieux a au moins l'utilité d'un bosquet de géranium sur un balcon, le coloris et le parfum en moins. Mais comme on risque de penser que je suis méchant avec les morts en sursis personnes âgées, je peux plaider en avançant que j'en cultive moi même plusieurs.)
Ce qui m'amène à vous déclarer très ouvertement, parce qu'il faut savoir être franc et direct, que je suis certainement en passe de devenir un de ces croulants qui roulent des yeux graisseux quand ils s'allongent sur leurs petites certitudes qui composent l'expérience, édifice inébranlable permettant de les hisser toujours très modestement au dessus de nos petits fortins en papier.
Oui, j'emmerde les vieux et leurs croyances mortes, cette idée nécrosée qu'une vieille croyance qui a vécu remporte sans combattre n'importe quelle bataille l'opposant à une jeune idée, aussi proche soit-elle d'une démonstration s'acquittant d'un peu de véritié.
L'âge condamne, l'âge finit par tuer matière et âme, et par dessus tout, il absorbe l'enfance, cette seule croyance qui ne soit pas nocive, cette seule substance qui ne puisse pas nous conduire irrémédiablement vers un abîme brûlant ou chaque pas nous rapproche du vide, où nous nous réjouissons de "ne pas être tombé si bas finalement".

Soit. Mais le contenu de mon message n'en sera pas modifié, j'ai suivi du regard le temps lorsqu'il passait non loin. Ce n'était pas une conséquence malheureuse, un retard pris sur mon emploi du temps, un défaut d'investissement qui me laisserait à la traine, derrière des millions d'autres petits êtres cupides.
C'était sciemment que j'ai rompu les liens, nous avançerons chacun à notre propre rythme, lui aura le sien et nous nous croiserons probablement.
Quand je lis ou me remémore les actes de ma vie, je vois un jeune homme foncièrement plus honnête autrefois, férocement plus vivant, particulièrement capable de croire et de ne plus croire, et je suis sûr que les deux sont importants.
Aujourd'hui, il y a toujours un oeil faussement critique pour me convaincre que ces dernières années furent mélioratives, et je ne nie absolument pas qu'il en soit ainsi en partie, peut-être en très grande partie même.

Mais n'y-a-t-il pas plus essentiel ?
A quoi bon apprendre à dire les choses, si dans le même temps elles se dématérialisent ? Alors je me dis que nous grandissons dans une seule optique, celle de communiquer toujours plus précisement des états qui nous ont quitté.
Oui, le beau peut se vanter d'avoir autant de synonymes et de détours pour le caresser et en apprécier tantôt la surface tantôt le coeur, mais qu'est-ce-que celà représente quand deux enfants parviennent à sentir, par complicité muette, des nuances d'émotions à ce point raffinées et sculptées avec une telle douceur que Flaubert passerait à côté pour un boucher.

Nous pouvons aussi tout ignorer.
Nous avons ce recour, et nombreux sont ceux qui choisissent cette éventualité.
Je les porte dans mon coeur, celà va sans dire, mais du mauvais côté.
D'ailleurs j'adresse mes félicitations à ces individus qui ont vu dans l'adulte l'hégémonie de la raison, ils n'avaient pas tort, mais ils s'en sont fait, ce qui ne semble pas leur déplaire au vu de (attendez voir), la rue qui coule doucement en bas de chez moi.
Néanmoins si je n'abrège pas ce pamphlet sur les enfants-adultes, je risque de faire monter mon petit-déjeuner et c'est mauvais pour ma moquette.

Visionnaire, je devais l'être quand j'avançais que la vie suivait en passion le comportement inverse de la fonction exponentielle.
Oui la vie est exponentiellement moins vive. Prenez un salsifi, versez l'équivalent d'un demi pot de piment de caïenne, dégustez, vous avez 6 ans. Trouvez-en un autre, une pincée de sel, et vous voilà majeur.


Putain, non, vraiment c'était mieux avant.

Joachim 6:51 PM
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7/02/2006

L'aurore est un croquis.
C'est sur cette pensée fugace que s'accroche mon esprit lorsque d'un rond-point j'entrepends de faire le tour plusieurs fois à 4h62 du matin.
Ce n'était pas n'importe quel rond-point, pourtant la nuit finissait comme à son habitude par s'effondrer voluptueusement à l'ouest. Le jour irisait déja quelques franges nuageuses quand j'en étais à mon sixième tour.
"Que ce rond-point est bon!" me dis-je à moi même après avoir entamé une bonne partie du septième.
Rien, pas un chat, plusieurs à bien y réflechir, ce no man's time est leur fief, ils le défendent chèrement et ce n'est pas rare d'avoir à lutter contre leur regard féroce pour se déplacer. Quatre d'entre eux m'avaient déja averti (oui, parce que nous partageons certaines convictions ésotériques au sujet des légumes en boites, je profite d'une reconnaissance informelle et nettement au dessus de l'administration féline (( qui est tout à fait rigide soit dit en passant)) reconnaissance qui m'oblige néanmoins à des ablutions réglementées et un régime proprement répugnant), bref on venait de me faire savoir que la bande de Joe le gris avait pris le dessus dans la zone du canal, endroit stratégique si l'on considère que c'est un vivier à moustique, donc un remarquable terrain de chasse ornithologique.
J'avais tant bien que mal traversé son territoire, prétextant des griffes émoussées et un coussinet en mauvais état afin de ne pas payer la dîme en rongeurs.
Ce n'est qu'au troisième tour que je reçu les premières gouttes, très légères et s'évaporant au contact de ma peau. La seconde rasade me trempa tellement bien que j'en bu une pleine gorgée.
Et j'ai dû penser à cet instant qu'on arrosait rarement avec de l'eau potable, aussi je recrachais les nitrates et autres métaux lourds qui n'avaient pas encore devinés le chemin de mon estomac.

Pourquoi l'aurore me fascine...
Parce que la nuit est une belle morte sans nom,
Parce que le jour est un spasme de vie qui s'écorche et souffle,
Et aucun ne me conviennent.

L'aurore est le dessin surréaliste d'une morte qui enlace une vie en train d'enfanter.Celle-ci délivre des croquis sans couleurs, sans formes, des structures fantômatiques que la nuit materne et berce dans sa robe de gaze.
Puis reprend le travail de la vie qui s'active et accentue les nuances, distribue du relief et des contours. La nuit ne s'évapore pas tout à fait, ses bras enveloppent chaque chose qui naît du matin, une dernière étreinte qui rend fous les hommes et les chats, seulement elle leur fait promettre d'être fidèles à la virginale lumière, en dépit de sa nature vertueuse.
Mon vélo déguste des kilomètres de bitume, il grignote même quelques chemins de terre et un peu de verdure, en dessert.
S'animent devant moi les plus nobles banalités, une voiture passe seule sur la voie de gauche de la francilienne, ses phares perçent le jour blafard d'une lumière crue, elle ne fait aucun bruit. Un autre chat me fixe jusqu'à se persuader que le monstre que je monte ne fera pas demi-tour, puis s'enfuit dans les fourrés, plein de ruse.
Quand j'arrive à quelques centaines de mètres de ma destination, je survole, d'un pont ,le paysage qui m'a l'air plutôt réussi.
"Les belles choses n'existent que par l'oeil qui en observe la beauté, pensais-je, par hasard et fort heureusement j'ai pu donner naissance à une matinée qui s'annonce ravissante."
Ensuite j'ai tourné la clé.

Joachim 5:32 AM
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6/18/2006

Qui êtes-vous ?
Cette question me hânte. Qui êtes-vous et pourquoi ne répondez-vous pas ?
Un tableau, un regard immuable mais trahissant la mobilité de ses pigments, petit à petit.La persistance avec laquelle on vous observe délivre le plus grand de vos secrets, l'ouvrage reste à achever, ici et là, les détails d'un échaffaudage malhabile mais complexe se laissent voir par la sensibilité.
Dans un monde complet, le vide qui borde votre coeur apparaît à leurs yeux comme un contenant qu'il faut songer à rendre fonctionnel. Dès lors, vous perdez le contenu de votre humanité.


Celà ne m'effraye pas, au contraire la déréliction de votre âme m'absorbe tout entier, je ne puis me trouver réconforté autrement que par le retrait et la distance au monde visible, rien ne m'ennivre davantage que le chant fantasmagorique de ces êtres à la substance vagabonde.
Aussi je voudrais tellement, sinon comprendre, peut-être sentir votre existence et mettre sur sa saveur, un visage.
Je crains hélas que vous ne soyez dans l'impossibilité de me répondre, en partie parce que le temps n'est pas responsable de la contingence de notre union et qu'il est difficile de reconnaître d'en avoir la paternité commune, de même que je soupçonne votre âme d'être un tourbillon incontrôlable, qui veut, aime et s'abstient sans savoir ce qu'elle est.

Et je vous aime.

Joachim 12:35 PM
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5/05/2006

J'ai fait un rêve.
Un rêve où je me réveillais aux côtés d'une charmante personne.
Jusqu'ici, rien d'inhabituel.
Mon intuition me dicta cependant de ne pas découvrir cet être, d'accepter que ce puisse être n'importe qui, et de m'en aller.
Ce que je fis.
Dans mon lit dormait une inconnue, et je marchais tranquillement vers mon bus.

Plus tard, assis avec d'autres procrastineurs comme moi, je finissais de remplir ce questionnaire que m'avait tendu un maître soucieux de savoir si j'étais plutôt intelligent de la mémoire.
Intérieurement, je sentais que mon intuition se manifestait à nouveau, alors je fermais les yeux et devant moi se dessinèrent de magnifiques paysages surréalistes.
Et ma main se mit à danser sur le papier.
De moi, les maîtres penseraient que je suis fou et d'aucun n'obtiendra dans mes mots ce qui insuffle ses bals à ma pensée.
Pourtant, l'ordre complexe de mes idées suivait une marche paisible.

Les champs aux lumières d'or célébraient comme il se doit les délégations butineuses, toutes entières dévouées à ces éclats de soleil, maquillées pour l'occasion et murmurant des sons à peine audibles pour nos coeurs emmurés.
De ma curiosité je pris au piège l'une d'elle.
-Pourquoi ne puis-je pas t'aimer ? lui dis-je.
-Parce que tu ne me regardes pas, déplora-elle.
-Mon regard ne dit pas ce que je vois, lui chuchotais-je.
-En es-tu sûr ? Ton regard ne voit pas, il façonne.

Et derrière le murmure sifflant de ses jolies mandibules, je la vis détacher ses cheveux qui s'enroulèrent, souples comme des couleuvres, autour de la glace de son cou.
Son sang palpitait avec mon coeur, et faisait se soulever la toile bleuetée de ses artères, suspendue entre le tissu immaculé recouvrant son corps et le voile diffus que lui procurait cette douceur gracile, je mourais en chaque instant.

Elle m'embrassa, était-elle déja certaine que son miel ne recouvrait pas seulement mes lèvres ? Je ne saurais dire, mais j'aurai voulu le lui avoir fait sentir.
Lorsque je compris que j'aimais, jamais ne prit ma conscience le détour fastidieux de se demander pourquoi.

Et je me réveillais, plein de cette mélancolie incompréhensible qui fait qu'une belle matinée de mai nous paraît toujours un peu fade.

Joachim 11:35 PM
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4/09/2006

Affalé au fond de sa chaise inconfortable, l'homme pensait que tout évènement aussi insignifiant soit-il, connaissait son apogée lorsqu'il prenait fin.
Puis il se versa un autre verre.
Ni l'alcool ni la fatigue ne pouvaient être rendus responsables de son front plissé, de ses sourcils brousailleux inclinés prêts à se toucher.
Acariâtre dès le sixième verre, il maudissait son existence à s'en donner la nausée.
Si celà avait été possible, il aurait aimé vomir sur le parquet de ce salon aussi mal décoré que bien entretenu, tout ce qui avait bien pu exister d'âme en lui.
Une introspection à l'extérieur, une autopsie de son propre cadavre, ça le ferait bien marrer de voir toutes les saloperies qu'il s'était forgées pour paraître moins vide.

La vie est une infirmité, pensa-t-il, sans besoin d'évoquer les figures classiques vers lesquelles cette pression sur son crâne l'amenait. Chères aux intellectuels comme aux dévôts illetrés des représentations esthétisantes, qui bénissaient les symbôles en espérant que le génie soit la propriété de ceux qui détiennent les mots et les noms des hommes qui en sont réellement pourvus.
Ou pas, après tout, Nietzsche et Proust ont probablement perdus autant d'année à écrire sur la vie qu'à y participer.

Bonne nouvelle, l'alcool avait perdu son âpreté, il allait pouvoir continuer à boire jusqu'à ce qu'il ne distingue plus rien autour de lui.
La pièce tournait doucement de façon irrégulière autour d'un axe qu'il imaginait transpercer la table, et sur cette table, la lettre qu'elle lui avait écrite.

Son regard se posa instinctivement ailleurs, revenu quelques instants à une réalité plus sobre, dégrisante, où les gens n'étaient pas cet amas grouillant de créatures immondes, qui ne s'entendaient qu'à devenir davantage médiocres, davantage conformes.

Les bras maintenant ballants, la tête renversée, découvrant une chemise largement ouverte sur une démonstration tristement manifeste de son goût pour la mode et le superficiel.
Clairvoyant malgré lui, l'ivresse aiguisait aussi la critique qu'il se destinait, comme il était facile de livrer une image de soi répudiant le superficiel, il suffisait de ne pas l'être simplement, sans avoir à se justifier, alors que n'importe quelle jeune femme allègrement dotée physiquement, devra affecter de ne pas se savoir jolie pour éluder les accusations de légèreté.

En réalité, se dit-il, les gens sont néfastes parce qu'ils refusent d'assumer d'être différents de ce qu'on attend d'eux, alors eux-mêmes s'arrangent pour avoir des attentes sophistiquées, dénaturées vis à vis d'autrui, et plus rien ne peut alors sauver le monde de plonger dans des abîmes de faux-semblant et d'hypocrisie collective, là où la vraie perversité est d'affirmer "Je n'en ai pas envie."

Devant tant de choses à penser, il grommela.
-qu'est ce que ça peut bien me foutre tout ça ?

Plus un bruit, 4h c'est une heure morte.

Qu'est ce qu'il avait à perdre qui n'ait pas déja disparu ?
Le hasard, l'incertitude des 10 prochaines heures, un coup de téléphone...
Rien n'avait peut-être plus de poids dans le déroulement de son existence que la contingence.

Il y croyait au fond, juste avant que le poison qu'il avala ne mit fin à une réflexion qui s'amorçait et qu'il aurait détesté avoir.

Joachim 12:23 AM
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3/10/2006

Aujourd'hui j'ai vu trois hommes devenir musique.
L'espérance se lisait sur ses lèvres, elles murmuraient un voyage.
L'amour vivifiait ses yeux, ils roulaient sur ses seins.
L'enfance animait ses doigts, ses jeux de bois.

Chaque note était un cadeau, un effort
un morceau de chair palpitante
que l'on jette dans le brasier sauvage
d'une métaphore de la sexualité
pareille à une caresse sans attache
la musique emporte toute vanité
et me laisse
amoureux

d'elle


seule
.

Joachim 12:26 AM
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3/08/2006

Honte à moi d'avoir oublié quel grand jour nous sommes.
Que les chiennes de garde se rassurent, je pense très fort à elles.
Pour la journée de la femme, j'ai même prévu un petit dessin à offrir :
Dessin pour la journée de la femme

Joachim 7:56 PM
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Sorbais
Si je vous dis que Sorbais et moi nous connaissons depuis maintenant treize ans, vous ne me croiriez pas, et vous auriez raison.

J'ai rencontré Sorbais, un matin pluvieux où le gris des façades d'immeuble semblait teindre l'athmosphère ambiante. Il nageait dans l'air métallique, autant que le permet un déguisement d'esquimau urbain.
La crinière de sa capuche venait de se détacher et criait déja "aux grands espaces !", lorsque ma main mis fin à quatre secondes d'aventure et d'adrénaline.
Ici je dois vous dire que le vent était dans une forme olympique, si ce n'est olympienne, sinon celà nuirait à la cohérence de mon récit.
Bref.
Il ventait donc pas mal, et Sorbais, dont le nom m'était tout autant inconnu que le visage, daigna glisser hors de sa caverne en polymachintruc, une tête courte et ronde.
Sa grimace m'amusa, puis il m'apprit que ce n'en était pas une, nous riâmes à gorge déployée.

(Petite parenthèse, certes l'image de la gorge déployée n'est pas sans évoquer un rire profond, sonore et très expressif, mais n'allez pas jusqu'à croire qu'on puisse déployer une gorge sans risque.)

Plus tard, Sorbais et moi apprîmes que nous étions dans la même promo à la fac. Nous nous retrouvions ainsi tous les matin à la gare pour achever notre itinéraire quotidien, et partager de la sorte nos idées, nos fantaisies, nos idéaux et nos fantasmes.

Sorbais n'était pas comme moi, il vivait d'indépendance et se donnait les moyens de n'être redevable envers personne. Intellectuellement, il se positionnait ni au dessus ni à coté de Proust, Marx, Sartre, Hegel ou Sophocle, il était ailleurs.
Ses passions se résumaient au féminin singulier, il adorait inconsidérément les femmes.
A toutes, il trouvait une poussière sur laquelle il était capable d'adhérer lors de ses songes, gravitant autour de chacune d'entres elles comme un satellite. (Une image facile, à bas prix.)

Un ami a souvent besoin d'être éveillé lorsque l'amour entre chez lui, ou plutôt d'être éclairé de façon à voir ce qui trouve bon d'investir son domaine privé et affectif.
Périodiquement, je rappellais à Sorbais combien celle ci était mauvaise, comment celle là le laisserait choir après satisfaction, et sur qui cette dernière avait vraiment jeté son dévolu.

Sorbais m'en voulait régulièrement, et chaque week-end nous scellions à nouveau notre amitié sans pacte, ni acte de foi, autour d'un bon diabolo menthe arrosé de gin. (L'inverse n'est pas à exclure)
La vie ordinaire plantait à nouveau ses serres dans le cou de nos existences fuyantes, en proie à l'ennui, et Sorbais devenait malgré sa capuche animale et son visage incroyablement expressif, l'homme le plus respectable de mes moisissures cycliques. (Autrement appellées années.)

Juin, sous la promenade verte des tilleuls, pas de bière pas de limonade.
Le temps était doux, paresseux, et Sorbais tomba amoureux. (Tralala!)
Au début, je ne m'inquiètais pas, il me parlait d'elle comme d'une nature morte, il m'en faisait la description, peignait la table supportant son cadavre embaumée, fignolait le cadre, puis basta.
Petit à petit, il accorda une place singulière à la contemplation d'une beauté plus mécanique.
Il me livrait sans interruption, son esquisse, son schéma de l'oeuvre architecturale.
"La tête est reliée par ici au cou qui lui même s'articule aux épaules et induit un balancement alternatif et coordonné du bassin."
Enfin, j'ai pris peur en cette après midi d'août qui n'en faisait plus de brûler nos langues, quand après avoir fini son verre, déglutit et me dit :
"Elle pense que je suis sympa."

Elle ..... "pense" ? "Mais tu n'y penses pas Sorbais, voyons ! C'est une jeune fille, tout au plus elle ressent, mais... mais penser, c'est un acte cognitif important, c'est volontaire, c'est, c'est..."

Je fondais en larme, et il tentait de me rassurer sans savoir qu'il participait à aiguiser la douleur déja insoutenable.
"on pourrait l'inviter ! je te la présenterai, elle est formidable, elle écrit des chansons et son frère joue dans un groupe."

Le retour ne fut accompagné d'aucune rancune pour ma part, je me gardais bien de ne pas profiter de chaque instant en compagnie de mon ami, et ce même lorsque la vie s'avérait ponctuée d'impondérables ennuyeux.
Mon courroux refit pourtant surface quelques semaines après, au mois de septembre.

Sorbais venait de moins en moins se promener pour passer les minutes, nos théories interminables et inaccessibles sur le monde ne l'intéressaient plus.
La jeune fille l'occupait quasiment tout le temps, et le préoccupait quand il ne l'était pas.
En cours, il changea de place, déserta le rang des génies pour celui de l'ingénue.

Enfin...
Un matin pluvieux de novembre, l'ether s'emplissait du terne des esprits et mon bus arrivait en avance à la grande flaque d'eau bétonnée.
Je descendis les marches de la gare en prenant garde de ne pas glisser sur le ridicule.
Sorbais et sa dulcinée venait de sortir eux aussi, par la gare routière.
Ils se tenaient dans les bras l'un de l'autre.
Je détournais le regard, je m'empressais de les dépasser, la tête rentrée, les épaules hautes.

Il ne me vit pas, mais ce que je vis, je ne l'oublierai pas.
Sous sa frange huileuse de pluie, sa grimace s'évanouissait en un large sourire.


Joachim 3:06 PM
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3/03/2006

Celle que l'on ne doit pas espérer se déplace hors du regard.
Ses contours fondent et se mélangent à mesure que l'air s'impreigne de sa présence.
Plus près encore, elle est partout, insaisissable.
Je sens son souffle sourdre... mais je ne la vois pas.
Ses mains se posent sur moi, puis s'effacent à tout jamais.
Au loin, la musique se pétrifie, l'air s'ennuie.

Alors, de là où on ne l'attendait pas, elle.
Se détache, comme découpée.
D'être d'ailleurs, elle pleure.

Joachim 12:41 AM
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2/11/2006

Il est temps d'ouvrir à nouveau une petite parenthèse sur le public faciste.(C'est-à-dire de la fac)
La fille fluo, déja examinée l'année dernière, ayant un peu deserté les amphis pour le confort de la cafétaria, je me dois de mettre à jour la faune éstudiantine en sociologie.
Le sujet dont je tiens à vous parler aujourd'hui est eminemment dangereux puisqu'il n'a pas seulement pour ambition que d'avoir les hommes à ses pieds, mais aussi l'ensemble des personnes qu'il cotoye.Il s'agit du specimen de la fille véner, la fille qui l'ouvre pour rien, celle qui pose les questions pour ne rien dire, qui milite activement pour des choses qu'elle ne comprend pas, généralement la déléguée.
Mais ne généralisons pas (enfin, pas tout de suite), la fille véner peut aussi ne pas en avoir l'air avant d'avoir été soumise à l'épreuve du feu : Le débat.
Ce simple mot résonne en elle comme les harmonies les plus folles, et lui donne un semblant d'orgasme.
Le débat pour la fille véner c'est un jeu ou celui dont le débit est le plus important l'emporte, la qualité ne compte pas. Alors elle lève la main, pose des questions, interroge du regard les autres participants, elle connait même les manières de paraître à l'aise, décontractée.
Elle prend son pied lorsque quelqu'un a le malheur de lui répondre. Evidemment elle n'écoute pas, mais elle ouvre grand ses yeux, coudes posés sur la table elle lève le poing et sa main s'agite : on sent déja que la répartie est en construction, elle n'est pas d'accord, probablement.

Inutile de préciser qu'elle aime se faire le porte parole de personnages plus importants qu'elle, sans toutefois véhiculer les mêmes idées. Ainsi la fille véner se réclame de gauche ou de droite, de tel ou tel philosophe ou physicien, ne jure que par le prof de sociologie des dominations, mais en réalité ne connait d'eux que le charisme qui la pousse à les approuver.
Ne soyez pas surpris si elle se lève en plein cours, s'avance vers le micro, l'empoigne et entonne d'une jolie voix de merdeuse un : "le prof il a dit que... et donc j'ai pensé que... combien sont pour s?"
Les initiatives pour faire bouger le monde ? C'est son affaire. Au lycée elle avait déja obtenu qu'on augmente le nombre de serviette par personne à la cantine.Combien lui furent reconnaissant de pouvoir s'essuyer une fois et demie de plus qu'avant.
Ne trouvant rien de bien motivant sur son année de terminale, elle avait osé (parce que les filles véner osent) envoyer un élève mal intentionné en conseil de discipline, il avait écrit dans une copie de philo que les femmes ont parfois leurs humeurs.
Non mais faut pas déconner, et les droits de la femme alors ? Putain....
(la fille véner aime dire Putain quand tout va très mal, genre quand un cours a été déplacé sans son approbation.)
En classe, elle s'assoie au premier rang et n'a que du mépris pour celà qui se cachent dans le fond. C'est un principe chez elle, plus on est ostensiblement près d'un phénomène mieux on s'y investit. Et puis c'est tellement plus commode pour que le prof ne voit que soi.

Ce n'est pas tout ! La fille véner ne va pas à l'école pour suivre des cours comme les autres, la fille véner s'investit dans toutes les instances possibles de la faculté.
La bibliothèque, où elle passe 4h par jour à tourner les pages d'un ouvrage qui en compte 1400.
Malheureusement la bibliothèque n'ouvre qu'à 9h et ferme à 18h > Scandale.
Le préau du batîment principal, où elle regarde attentivement toutes les affiches qui y sont scotchées.
Parfois certains étudiants mal intentionnés les déchirent > Scandale.
(Petit aparté : la fille véner fume, en raison d'un stress difficilement supportable, seule entorse aux principe donc, elle fume là où il ne faut pas et s'en moque éperdument)
La cantine et la cafétaria du Crous, repaire entre 12h et 14h. Elle s'y socialise autour d'un jambon beurre et d'une cigarette (le mariage exceptionnel qui explique (peut-être) les étoiles en relief couleur saumon sur le sol).
Quand elle a bien discuté avec le prof après le cours, elle descend chercher son sandwich pendant l'interclasse de 15 minutes. Hélas il n'y a plus que du jambon de pays > Scandale.

Reste son investissement le plus important : l'Unef.
Loin de moi l'idée de me moquer de ces jeunes hommes et femmes qui luttent pour nos droits, loin de moi aussi l'envie de rire de l'ironie du sort de ces pauvres gens qui faute de trop nombreuses manifestations, rassemblements, conférences, soirées pub, tournois de flèchettes, techno parades, ne réussissent que très rarement à assister aux cours qu'ils protègent.
Nous leur devons une fière chandelle, sans eux, plus de tracts à balayer pendant une semaine aux alentours de la fac, plus de pancartes bariolées aux slogans pathétiques, fini le baby-foot et le ping-pong !
Vous l'aurez compris, la fille véner est une connasse, mais une connasse militante.
Elle est au courant de tout, son réseau s'étend jusque dans l'administration.
Du discours politique, elle ne connait que les phrases lancées au mégaphone, phrases dont elle changera quelques mots pour servir son prosélytisme.
Elle a bien une idée de pourquoi les gens contre qui elle manifeste, eh bien ils méritent qu'on leur fasse des manifestations, mais comme personne n'a l'air de vraiment en parler, elle se dit que le t-shirt aux couleurs du parti fera l'affaire devant n'importe quel péquenot qui n'y connait rien.
Alors, pour remplacer sa science et sa culture tout en gardant la ferveur de l'engagement politique, elle se dote de notions très vagues et très .. neuves !
Y compris celles que la sociologie aborde et dont le sens lui échappe encore.
Les prolétaires sont sûrement cette espèce d'étudiant travaillant dans les usines l'été, les capitalistes sont ceux qui y travaillent aussi mais qui n'en ont pas besoin > Scandale !
Avec tout ça, elle se reconstitue une petite mythologie sociale et politique et n'a plus qu'à se laisser guider par le flot de ce syncrétisme qui met en valeur le centre du monde, soit Elle-Même. (Majuscule obligatoire).

Oui, elle n'y coupe pas, en apparence différente de la fille fluo, elle finit par la rejoindre en tant qu'elles souhaitent toutes deux augmenter leur capital de visibilité à la fac.
Certains cas extrêmes présentent des filles aux caractères fluo et véner, totalement atypique, celle ci est une vraie plaie.
Capable de condamner la stupidité de ses voisins parce qu'ils jouent avec quelques morceaux de papier (des avions de papier, c'est du vécu), elle s'autorise à parler très sérieusement et avec une conviction religieuse du vernissage de ses doigts de pied la veille.
Imprévisible, elle passe d'un rire aigü et sonore à la placidité muette d'un procureur de la république lorsqu'elle annonce : "Vous pouvez pas vous taire dans le fond ?"

Rien ne lui résiste, elle n'a qu'une faille. Elle déteste qu'on l'ignore. C'est plus fort qu'elle, autant la détester si elle fait quelque chose de gênant (ce qui est souvent son but) mais l'ignorer la détruit.
Elle sent son emprise sur le monde s'affaiblir, elle cherche, s'accroche au premier distributeur de café du coin...
Ah...
Elle revit.

Joachim 7:43 PM
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1/06/2006

Bilan semestriel :
Avec l'approche des partiels, il est temps d'interrompre quelques secondes mes activités trépidantes, histoire de faire le point.
.
Ahhh, ca soulage, déja je me sens plus léger et plus à même d'affronter vaillamment une semaine qui s'annonce d'ors et déja comme redoutablement commune.
Au lieu de se demander comment faire pour réviser, je crois qu'il est bon d'adopter une autre démarche, celle qui consiste à se poser la question : "Qu'apprend-t-on en sociologie ?".
Là au moins, pas besoin d'y penser trois heures, inutile non plus d'ouvrir un livre, il suffit pour y répondre d'avoir un peu de mémoire, et le cas échéant une imagination fertile.

En sociologie, on dessine beaucoup. On parle aussi quand on a la chance d'avoir un voisin à la fois loquace et distrayant. Parfois même, on mange, mais c'est plus rare alors je n'y ferai pas beaucoup référence.
C'est drôle d'ailleurs de constater comme la discipline déteint sur la façon dont elle est enseignée, les professeurs estiment qu'il est de leur ressort d'être à l'image des qualités qu'ils présument être la nature de la matière qu'ils aiment (je pense qu'il faudrait être fou pour faire ça sans amour (et inconscient pour le faire tout court)) et enseignent.
Exemple, (oui j'aime illustrer), un professeur de socio estimera normal que ses élèves tentent de s'arranger à l'amiable pour contourner les obligations imposées par le cours et celles relevant des sanctions de l'examen. Donc en socio, il ne faut pas être surpris de ne rien faire, puisque c'est le seuil normal, tout juste bon, mais bon quand même.

Tout ça fait qu'à force de ne pas travailler, de dessiner systématiquement en amphi ou de trouver la conversation du voisin autrement plus sympathique que celle du professeur qui n'en finit pas de chercher la pose absolue lui permettant à la fois d'être à l'aise et d'afficher son plus beau profil, tout en tentant de manipuler maladroitement tous les objets disposés ça et là, sur et autour de son bureau, afin d'afficher la résolution qu'il a de s'approprier l'espace qui est de droit le sien, on en arrive à croire que les partiels pourraient tout aussi bien avoir lieu deux semaines après la rentrée, juste le temps de recevoir par la poste un petit condensé des cours.

C'est un peu comme le travail, 3/4 des gens exercent une profession qu'il leur serait possible de ne plus exercer ou de réduire largement en contrainte.
Maintenant, certaines contradictions, certaines absurdités restent fondamentales pour l'ordre social et l'ordre psychologique des individus.
A ce sujet j'entends encore ma mère me dire : " Sans le bigdil, je ne sais plus quand est ce qu'on doit manger."
Néanmoins, ce serait atrocement enivrant de saisir dans leur ensemble le ballet majestueux des inepties du monde, voir les gens croiser des mourants et sourire, croiser des vivants et perdre leur temps à les éviter.
Et mieux encore, percevoir le rythme et la destination de toutes ces âmes, les voir longer toute leur vie le paradis pour se rendre dans un même effort décidé au purgatoire.
La vue offerte serait comme un tableau, un champ rougeoyant de regrets immortels piqué de petites tâches trop pâles pour ne pas être assombries par sa flamme diffuse.De chaque coté s'étendrait des couleurs jetées sur la toile sans explication, sans désir d'ordonner, juste par fantaisie et parce qu'il faut bien toutes les mettre quelques part.
Le mouvement des âmes serait symbolisé par les nuances dans les tons, du blanc jusqu'au gris.
Gris pour ces âmes qui s'épuisent et qui pourtant croient obtenir l'amour, le rire et la beauté dans un univers fantasmagorique promis, alors qu'ils n'ont pas su assumer de l'avoir traversé sous le nom de la jeunesse.
Le noir enfin, condamne mais sublime ces âmes qui se sont écartées du flot sanguin pour rejoindre les espaces infinis de l'ivresse et de la contemplation, du jeu et des sens, du rire et de la jouissance, en troquant la sagesse des astres pour l'éphémérité d'un printemps.

Vivre pour jouir et mourir quand le plaisir s'éteint.
Tout autre processus ne peut qu'aboutir à l'imperfection.

Joachim 12:37 AM
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1/03/2006

Qu'est-ce qui me permet de croire que je pourrais mieux qu'un autre expliquer ce qui me pousse à agir ?
C'est en me posant cette question que je déguste le nectar, l'hydromel des études, c'est à dire le moment qui sépare la dernière heure de cours de la première.
Quand j'observe les étudiants je me dis que certains sont nés avec un sac à bandouillère, une écharpe négligemment disposée sur les épaules et une facheuse habitude à prendre la pose pendant l'intercours en amphi.
Ou bien est-ce une panoplie offerte par la famille, soucieuse d'assurer un minimum vital pour survivre en fac à leur progéniture.
Quoi qu'il en soit, je me demande si ces gens s'amusent, puisqu'ils ont au moins l'air d'apprécier cet air vicié que l'on respire, ce n'est peut être qu'une contenance mais ils n'en semblent pas atteint.

N'empeche que ca fait drôlement du bien de mettre les pieds en dehors, d'être sur le retour, de se dire que ce n'est pas une fin que d'être là. A croire que je m'en passerais bien.
Il me faut néanmoins compter sur l'improbabilité de trouver à la fac autre chose que des étudiant(e)s sous acide ou des messies auto-consacré(e)s pour qui prendre la parole devant 150 personnes est un acte de foi révélateur d'une personnalité attachante (et célibataire, parce qu'il faut bien se vendre).
Ahah...
Oui cela semble infime mais rien n'est tout à fait impossible.
Et l'impossibilité s'est peut être déja présentée.
C'est gênant d'ailleurs parce qu'on ne s'y attend pas, on panique un peu, on s'intérroge pas mal, puis on finit par attendre.
C'est la pire des choses.
Cela dit je suis quand même dans l'incapacité de m'en plaindre, je suis dans l'expectative positive de ce qui arrivera ensuite et c'est déja pas mal.

Joachim 11:28 PM
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12/25/2005

Fuite, course effrenée pour échapper au temps et à un truc vachement dangereux et potentiellement mécontent de notre idylle.

-Oh, mon amour, libère moi de ce fardeau pesant sur mon existence dont les dernières minutes me font dire qu'elle n'est pas si triste que ça.
-Nous nous approchons de cette île dont je t'ai si souvent parlé, ce lieu fabuleux et onirique qui n'accepte seulement sur ses terres les amants et les misanthropes, les fous et les enfants.
-J'ai follement envie de m'ébattre avec toi sur le sable de ses plages, tu sais.
-C'est b*Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin* je crois.

Le monstre, dont la représentation varie du prétendant légitime de la belle à un cataclysme à l'échelle planétaire, fini par s'essouffler et s'assoie sur un banc le temps de finir de lire les pages politiques de picsou magazine.
*Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin*

Par le truchement d'un petit coup de pouce cérébral (l'inconscient maîtrisé, c'est mieux), les deux jeunes gens dont je tiens le rôle masculin, arrivent en vue de ce qui est supposé comme une île à l'écart du monde et de sa population idiote.
Elle est formé par*driiiiiiiiiiiiiin*ensations chaudes et confortables à l'extérieur et, une impression d'évasion envahit quiconque franchit la partie centrale.
-C'est idiot, dit-elle, j'ai toujours pensé que tu n'avais pour moi qu'un léger mépris teinté d'indifférence.
-La vie est ainsi faite, Jacqueline(*pour les besoins de l'anonymat nous nous laissons le droit de falsifier certaines informations, ayant peu d'importance de surcroît.)
-Tu crois qu'à nous deux, nous pourrions....
Lui, lisait dans ses yeux le reste de la phrase.
-Renverser l'ordre du monde, nous liguer contre la sottise humaine, parcourir les étendues mystiques de l'innommable dimension éthérée des songes, nous aimer, tout simplement ?
Après un temps il lacha en accrochant son regard quelque part dans le lointain, un sourire petit et tranchant aux lèvres :
-Bien entendu.
-Mon *driiiiiiiiiiiiin*...

Une image succincte vint se loger dans quelques neurones fouteur de merde de mon cerveau gauche.
-11h28 ! cria le neurone fasciste.
*driiiiiiiiiiiiiiiin*

La belle jacqueline enveloppa le dormeur de ses bras et posa ses cheveux (et toutes ces choses subsidiaires qu'on y trouve) dans le creux formé par mes épaules et mon cou.(Le lecteur attentif note ici le manque de deltoïde du personnage central, considération hâtive et inexacte, ils sont inexistants.)
-Demain, je dresserai un dauphin p*driiiiiiiiiiiinnn* la télévision numérique, mais nous pouvons faire sans.
Déja la belle ne l'écoutait plus, elle chercha sur le sable une position plus...horizontale.
-Je vois que tu profites d*driiiiiiiiiiiiiiiiiiiin* être pas une raison pour que tu t*driiiiiiiiiiiiiiiiin* soleil tape dur à cette heure ci, enfin moi ce que j'en dis hein.

Dans son plus simple appareil, l'empourprement de ses joues contrastait avec la peau si peu exposée aux rayons ardents du soleil qu'elle arborait majestueusement.
Et toujours si délicate dans chaque petit geste, qu'il en vint à se dire qu'il était bien plus nu qu'elle.
*driiiiiiiiiiiiin*
Il approcha lentement, caressa tout du long, la ligne d'ombre que formaient ses courbes, et voulu desceller l'envie qui occupait à présent chaque cellule de leurs corps par un baiser brûlant qui palpitait déja bien plus fort que son coeur*.
*driiiiiiiiiiin*
Toutes les cellules ? Hélas, un neurone croyant bien faire, prévint ses plus proches connaissances d'une idée qui lui était venue comme ça, alors qu'il s'amusait à calculer en pourcentage la part de responsabilité d'un seul de ses congénères sur l'organisme entier.

Il faut savoir avant toute chose, que ce neurone si zélé a autrefois été suspendu dans une voie inutilisée, et ce pendant plus de 20 ans.
20 ans à se ronger l'axone en pensant à tout ce potentiel laissé à l'état de pourrissement intellectuel, ca le faisait rager.
Fort heureusement, arriva le grand jour du loto, chez certains individus normalement constitués cet évènement survient à l'adolescence, chez d'autres, plus curieux, il peut aussi avoir lieu quelques années avant.
Toujours est-il que chez moi, ce fut un peu plus tard (et je vous rassure, d'une occurrence annuelle très faible) qu'un pan entier d'un trajet de communication nerveuse s'éteignit définitivement.
Au détriment de quelques neurones inconnus et jusque là efficients, Yvan (c'est le nom que nous donnerons à ce neurone apathique depuis 20 ans) jouit alors d'une puissance incommensurable.
Il pouvait, transmettre, émettre, et dans une certaine mesure, penser (c'est à dire croire qu'on émet en circuit fermé.En réalité l'avenir nous montrera que Yvan avait tort, chaque neurone possède un circuit complexe lui permettant d'avoir recours à la pensée).

Voila pourquoi Yvan travaillait en permanence à quelques tâches besogneuses, utiles ou pas.
Et ce jour là,
*driiiiiiiiiin*
-Hey les copains, hohé j'ai pensé à un truc là, dites, ce serait pas des fois une sonnerie de téléphone là que je reçois en arrière fond de l'activité du cerveau central postérieur ?
Pas de réponse.
-Non mais allez quoi, faut bien bosser, j'ai un truc là, bon je transmets, faites passer !

Et c'est ainsi que de fil en aiguille, de neurone en neurone, et de mauvaise volonté en bonne volonté, le cri strident du téléphone m'arracha à mon rêve.
Plus tard, je déposerai au bureau des inventions, un téléphone à télécommande, une touche pour le rendre totalement muet, des possibilités de programmations, et enfin, une fonction "Arrêter la mauvaise foi" qui diminuera tellement le son de l'engin qu'il ne sera plus possible de mentir lorsque l'on dira :
-mais je te jure ! j'étais dans la chambre j'entendais rien. Mais je sais que tu m'appellais pour que je t'accompagne faire les boutiques ! Tu penses bien que j'en suis le premier à le déplorer !

Joachim 11:32 AM
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12/19/2005

J'achève la lecture de 1984 à l'instant et demeure profondément pessimiste.
On sent que la portée de l'ouvrage est avant tout politique, que la critique vise surtout des idéologies collectives engagées, mais ...
Ce que décrit George Orwell, ce qui lui permet d'établir le pouvoir du "parti", c'est l'homme.
On pourrait dire que l'homme qu'il dépeint réagit en conséquence de l'oppression qu'il subit, des contraintes qu'il se voit imposer, cependant je pense que l'homme possède des façons d'agir déterminées, dont il utilisera parfois les mêmes configurations pour des situations différentes en se convainquant d'avoir agi de façon distinctes dans chacun des cas.
Et pire encore, l'homme se convaincra que l'importance relative aux situations est à elle seule responsable de son comportement et du peu de considération qu'il aura pour celui-ci.
De cette façon, il est facile d'imaginer, voire même d'observer des exemples de comportements serviles alors que l'individu qui les adopte est en tout point libre de choisir comment agir, ou de refuser de le faire.
Amusez vous à déceler autour de vous les gens qui travaillent si bien à croire en quelque chose qu'ils sont persuadés de ne jamais avoir fait autre chose que de "savoir" cette chose, comme une réalité existant à l'état naturel, observable et incontestable.

Peut être est-ce le passage des retrouvailles entre Julia et Winston qui laisse le plus de trace. En arriver à briser un individu jusqu'à lui faire promettre et dire n'importe quoi est une chose, mais substituer l'idée du libre arbitre à celle de la contrainte, tout en orientant ce libre arbitre dans une direction choisie, c'est très certainement la prouesse que nos instances médiatiques convoitent, étudient, et appliquent actuellement.
Une image, pour clôturer ce message qui sinon finira par dévoiler à mes jeunes lecteurs soucieux de conserver un peu de l'intrigue du roman, les grandes idées de celui-ci.
Une image donc :
La télévision sait, la télévision pense, indubitablement, la télévision fait tout ceci avec bien plus de justesse que nous n'y parviendrons jamais. Aussi nous pensons être réductibles à la télévision, puisque nous ignorons certains de ses savoirs sans que l'inverse soit vrai.
Ainsi, peu importe la réalité, ce qu'énonce la télévision est vrai aussi longtemps que les seuls deux acteurs concernés le croiront.

La réalité est donc ce qui émerge d'un consensus de l'esprit d'une ou plusieurs personnes.

Joachim 1:27 AM
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12/16/2005

Noël :
Chaque année, personne n'y coupe. Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé, certains se cachent, d'autres feignent d'ignorer la date. D'autres enfin contestent.
Et je me situe a peu près dans aucune de ces sphères ci.
Période funeste pour les neurasthéniques, noël condamne la solitude et opprime les amoureux qui pour une raison ou sans celle-ci, balayent de leurs cils les carreaux embués en rêvassant devant la chute des lourds flocons silencieux.
Et de là jusqu'à s'engourdir le visage.
L'ivresse, c'est d'être là, chez soi, à contempler un détail insignifiant du mobilier et de croire que quelque part, elle en fait autant et accroche à une pensée fugitive une image à vous, une impression.
C'est aussi de penser à toutes ces belles prouesses émotionnelles qui ne vous seront jamais destinées, ces rires qui ne résonnent que dans le vide de votre imagination, et ces baisers qui battent des lèvres et rivalisent d'acrobatie avec les papillons à peine les avez vous approché.

Propice aux rêves, cette période finit de m'achever par cette impression qu'elle distille, comme si tout était fatal, mais que rien n'était encore impossible.

Joachim 1:07 PM
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12/09/2005

J'ouvre les commentaires, pour le plus grand plaisir de mes deux visiteurs annuels.
Plaisir qui ne durera que le temps de s'aperçevoir qu'ils ne sont pas de cet avis...

Joachim 12:40 AM
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11/25/2005

Elle avait l'air de ne pas être concernée, de toujours avoir une position de recul, de repli, en toute circonstance.
Lucide sans s'en donner l'air, elle scellait dans le temple de son âme les sentiments, tant atroces que prodigieusement ardents, capable de réveler au monde sa délicatesse, son inépuisable humanité.
Même bannies et épuiseés, les douceurs que son être gardait jalousement n'étaient pas sans avoir affecté l'enveloppe charnelle les retenant captives d'une grâce céleste et grave.
Ses traits, un pinceau gracile enduit d'une encre immaculée les avait effleurés, il dessinait dans l'espace cette silouhette evanescente qui, à terme, devait faire mourir de pleurs la nature de n'avoir pas engendré elle même l'exquise personne.
La grande stature de son âme n'avait que faire de prolonger dans l'espace un corps déja si parfait, aussi elle n'avait pas les dimensions sculpturales d'une divinité, ce qui n'aurait d'ailleurs que trop accentué la difficile comparaison pour cette dernière.
Au pâle magnétisme de sa peau, contrastaient la fascination pour ses deux bêtes sombres, superbes et félines, gravées dans le sable cristallin de son visage.Ils étaient toujours calmes et langoureux, mais source d'une puissance certaine, prête à jaillir au moindre battement d'aile de chacun des anges noirs qui ornaient leurs crinières.

Si sa beauté était manifeste, elle n'en gardait pas moins des charmes plus secrets qui la gardaient bien loin de toute comparaison avec l'égérie du vulgaire, de l'homme prompt à aimer parce que ses yeux le lui dictent.
Peut être était-ce ces sortilèges là qu'elle ignorait le plus, ceux qui auréolent ses doigts d'enfants d'une affabilité émouvante.
Au delà,
Mon coeur trahissait bien plus que de l'amour, il trahissait une reconnaissance pour la femme, l'esprit et l'enfant.

Joachim 8:45 AM
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11/21/2005

Il faudrait être fou pour croire que les manifestations du bonheur sont le bonheur même.
Le bonheur est un état accessible en temps de crise uniquement, il accompagne la crise, lui permet de ne pas être fatale tout en gardant son caractère vampirisant.
Et puis un triste jour, vous sentez que l'arbre des possibles s'est étoffé d'une nouvelle branche, devrais-je dire brindille, et que celle ci conduit hors de la crise.
Alors là, à cet instant ou l'éventualité fait jour, le bonheur est sensible.
Vous êtes dans une situation équivalente, voire dégradée mais l'espoir perce pour vous, l'inextricable être de cette gangue poisseuse, un recours qui par sa seule presence fini par vous convaincre que la crise se délite déja.

Je sens bien que je m'impose la plus grande part de ce que je crois combattre, pourtant je ne discerne plus ce qui n'est pas la crise et ce qui la commence.
Quelle étape vais-je distinguer ensuite pour me rassurer de l'être aujourd'hui bien moins que je ne le serai demain ?
L'ivresse de la chute m'abandonne et je persiste à vouloir atteindre le sol, comme pour me prouver qu'on ne recule devant rien avant de l'avoir vécu.

Solennelle, elle viendra.Rectifiant son air grave d'un léger sourire moqueur.
Voluptueuse dans sa robe de nimbe, elle flottera jusqu'à moi en incisant la terre, horreur grouillante, de ses pas.
Je me prosternerai, je lui livrerai le récit dérisoire d'une âme tant coupable que damnée, alors
Son visage regardera au travers d'une enveloppe flétrie et malade, mes lèvres nourriront modestement les siennes et l'opalescence de ses yeux aura dévoré les restes.

Mon coeur, tout contre sa poitrine au galbe pudique, suintera en abondance un sang épais et collant, l'habillant ainsi d'une robe fatale.

Joachim 1:33 AM
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8/21/2005



Vestiges d'une époque révolue, mais néanmoins toujours amusante :(voir à gauche)



Parfaitement, je fais des fouilles archéologiques en attendant de trouver une activité plus légitimable. Comme faire semblant d'avoir des amis au sein de l'université, ou bien revendiquer une place confortable, là-bas.... au fond.
Puis m'assurer que tout le monde soit au fait de ma satisfaction toute convenue.(notez la jolie faute d'orthographe sur le petit dessin)







Bon et puis la vie c'est un peu comme les pains aux chocolat, on ne s'affranchit jamais vraiment de ce qui enrobe l'essentiel mais personne n'ose décortiquer l'objet jusqu'au coeur.
L'ambition est le nom donné à la détermination par ceux dont les goûts se conjuguent, rassurés d'avoir atteint l'essentiel.


Autrement, je vous recommande gratuitement (oui parce que je suis un chic type) de lire Comment je suis devenu stupide de Martin Page. C'est un roman très court dont Antoine est le personnage principal et, figurez vous, incroyablement intelligent.
Et comme tout à chacun est censé le savoir, l'intelligence est une
plaie morale et sociale largement minorée, qui affecte bien entendu ce pauvre Antoine.
Antoine prend alors la déçision plutôt radicale de devenir stupide, afin de ne plus avoir à supporter ce que tout homme intelligent peine à vivre ( les booms ou ils ne sont jamais invités, la honte devant les moqueries des camarades en éducation physique et sportive...).

Ce livre m'a été conseillé par Céline et je dois dire qu'après les 10 premières pages, j'étais tenté (par mesquinerie masculine) de lui faire comprendre combien le début est affligeant.
L'auteur fait de son personnage, non pas un intelligent
sympathique, empathique même, mais un être parfait dans la forme ajouté à une compilation d'informations automatisée.
On croirait un robot disposant d'un disque dur gigantesque allié à une morale très solide.

Heureusement la suite prend une toute autre tournure, l'auteur démonte un à un sous la forme d'un manifeste vigoureusement énoncé par Antoine, tous les aspects sociaux et humains d'aujourd'hui incompatibles avec un bon sens assumé.

En tant que futur "planqué de sociologue" j'ai pu reprocher une certaine généralisation à l'auteur qui englobe vaguement le comportement du chef d'entreprise capitaliste et celui du jeune cadre pressé d'acheter sa voiture de sport, bien d'ostentation par excellence.
Néanmoins, la pertinence des justifications d'Antoine, l'humour cinglant et la nature intime de son expérience portent le tout avec justesse au sommet de mes lectures immanquables.


Sur ce point, je vous laisse, la fatigue me corrompt.

Joachim 12:55 AM
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6/04/2005



5% de visites américaines, je pourrai presque l'encadrer.

Joachim 12:41 AM
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6/03/2005

C'est lorsque surviennent les prémices de l'accomplissement que son sens s'estompe et, qu'il faut supporter la négation (ou au moins l'affaiblissement) de la valeur que nous lui avions donné.
Pourtant, ces étapes successives sont nécessaires, car à la lumière de notre présent nous pouvons toujours constater que notre développement, si incertain et désuet sur le moment, devient la base d'une construction personnelle progressive qui abandonne peu à peu l'homme (ou la femme) que nous étions pour un autre individu.
Et maintenant, que faire ?

C'est la question du mois de Juin, celle qui trotte dans la tête de tous les étudiants perdus en pleine expédition dans la jungle des études.
Aussi importantes soient-elles, ces études ne sont pas (comme on le découvre généralement en fin de terminale) une fin en soi.Elles donnent tout au plus une orientation infime à notre inclination naturelle (ou artificielle, selon que l'on y croit ou pas).

Il reste que notre trajectoire doit être déterminée à cette époque de la vie humaine, la fin de l'adolescence( même si personnellement je ne crois guère à l'existence non-physiologique du phénomène), cette époque même ou nous sommes empreint de liberté et de fantasmes.
Comment concillier le désir et le possible ?

Il faudrait prévoir une petite porte à destination inconnue et aléatoire, un recour pour les infinis désirants, les hommes frustrés et les femmes insatisfaites.
Cette petite porte conduirait à des endroits étranges, inconstants, que le temps même ne subordonnerait pas à son autorité.

En attendant, le rêve en boite payant devient de plus en plus fade.

(Avis aux gamers...)

Joachim 7:15 PM
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4/09/2005

Non ! La rouille ne parviendra pas jusqu'aux articulations de mon espace intime d'Internet !

Joachim 7:38 PM
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11/28/2004

A vous de rire :

Baffie show

Joachim 1:20 AM
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11/20/2004

Deux petits jeux rigolos de la future Nintendo DS :

Ouille
Aie

Joachim 4:28 PM
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11/18/2004

Pour Freud, les rêves sont une déformation plus ou moins heureuse de la réalité.
Ce grand monsieur exclut absolument toute existence d'indépendance du rêve, celui ci est, et doit être systématiquement ramené sur le plan du conscient et de l'inconscient mais toujours en rapport direct avec nos sensations du réel.

Lovecraft semblait ne pas approuver cette rationnalisation et pour cause, il rêvait d'un monde voire d'une infinité de mondes, dans lequels il évoluait lui, grand rêveur et dont le souvenir lui restait aussi précis que les évenements marquant sa vie quotidienne.
Ce que j'ai retenu de particulier à Lovecraft, c'est sa façon de décrire le parcours initiatique du rêveur qui veut accéder au monde du sommeil.
Malgré un malaise évident au niveau du vocabulaire (les mots "affreux", "spectral", "terrifiant", "terrible", "horreur" et "monstrueux" reviennent très souvent), dû essentiellement au peu de mots qui existent pour parler de choses qui elles n'existent pas (c'est tout un problème), Lovecraft saisit remarquablement certaines impressions métaphysiques et psychiques que nous ne serons jamais amenés à connaître.
Notamment pour saisir la substance du voyage, du passage d'un état surnaturel à un autre.
Lorsque il découvre l'existence d'une infinité de mondes, et donc l'infinité d'entités possédant son identité qu'il croyait lui être réservée, on comprend parfaitement l'incohérence et le trouble de ses pensées.

Tout ça pour dire que les rêves peuvent parfois nous faire ressentir des choses qui ne peuvent être expliquées et comprises en dehors du rêve.
Que ce soit par un éminent docteur en psychologie, ou par nous même, la sensation est un objet que l'étude ne peut appréhender qu'en cas d'expérimentation directe.
Et je suppose que cela ne saurait être possible dans le cas des rêves, puisque ceux ci ne laisse que la trace du souvenir qui aussi précise soit elle, se rapporte malheureusement au milieu dans lequel elle intervient, c'est-à-dire une réalité pauvre de sensations extraordinaires, suffisante à manipuler les éléments qui la constituent mais inapte à rendre compte d'états dont elle est dépourvue.

Pourtant, cette nuit d'étranges sensations se sont manifestées en rêve, et certaines dont je ne rendrai que très approximativement le souvenir, mais globalement l'impression de poursuivre un but heureux différent de toutes choses agréables en ce monde, un plaisir d'accomplissement qui s'obtient avant la réalisation de l'acte, et un renoncement aux autres dont la preuve la plus manifeste se tient dans l'égoïsme absolu que je suis conscient et même satisfait d'adopter.

Voila pour les généralités, maintenant un peu de tranche de rêve :

Je me réveille doucement, bizzarement je suis dans une étable, et puis je constate que je ne suis pas seul et quelle est jolie, ce qui me laisse à penser que je me suis peut être trompé de rêve, ou que quelques fantasmes refoulés se matérialisent, un peu tard quoi qu'il en soit puisque j'arrive après...
J'arrete de supposer quand la jeune fille se réveille me regarde et m'embrasse, immédiatement, comme un impératif venu d'une autorité supérieure, j'ai le désir de fuir, avec elle bien entendu, mais fuir cet endroit, et je sais déja que ca va être compliqué.
Premier constat, la jeune fille ne marche pas, elle doit être portée, ici l'avantage du rêve c'est qu'elle ne pèse rien (et qu'accessoirement je suis plutôt costaud), nous nous mettons en route, non sans peine car si la jeune fille est légère, le sol en dehors de l'étable est terriblement lourd.
Je m'explique, à peine ais-je posé un pied sur le sol, que je sens à nouveau la contrainte de mon propre poids et celui de mon charmant fardeau.

Cela ne m'empeche pas de courir, et de traverser une cours intérieure tellement grande que la porte que je souhaite atteindre s'efface au fur et à mesure que j'ai l'impression de me rapprocher.
Etrange non ?
Mon amie sur mon dos me conseille de courir, mais dos à la porte.
(J'ai appris à ne plus être surpris dans mes rêves.)
Effectivement, la porte que nous venions de quitter s'efface et dans la logique du rêve, la petite porte rouge vers laquelle nous voulions nous diriger se matérialise à sa place.
J'entre.
Elle aussi mais après moi, d'ailleurs elle se cogne en passant la porte.
Maintenant la pièce ou nous nous trouvons est une petite cuisine rustique, avec un mobilier en bois, des ustensiles sur les murs partout, quelque chose sur le feu, je ne sens rien de toute façon.

La créature handicapée m'embrasse dans le cou et je sens alors que dans mon ventre brûle l'envie de lui retourner chacun de ses baisers.
Une envie plus grande encore semble m'indiquer que je poursuis un dessein tout autre.

Ensuite, je me souviens d'un objet nécessaire à ma quête, dont je n'ai pas encore idée.
Pour simplifier la tache, la jeune fille devenait polyvalente, elle inondait ma peau de petites frappes stratégiques chaudes et humides, et en même temps m'indiquait le chemin à suivre pour arriver à l'objet.
Parfois ces douceurs dans ma nuque anihilaient l'autre désir qui devait être très important, je m'arretais, et sans toutefois la regarder ou la déposer. Je profitais de cette suave présence que je caressais en pensée.
J'allais jusqu'à imaginer, délicatement, les tissus frontières de nos désirs, glissant sur le sol et découvrant sa nudité à mon dos, la peau fraiche et sensible de ses seins effleurant ma raison en y laissant la cicatrice de l'amour.
Mais non, il fallait que je continue, que je traverse des pièces, que je monte à des escaliers sans fin, que je m'acroupisse dans le noir d'une cave pour franchir des obstacles incongrus, tout ça avec les indications de ma belle, pour finir dans une.....salle de classe.

Là je vais faire une aparté sur la salle de classe.
En effet, elle n'avait rien de normal, elle etait pleine d'élève comme toute bonne salle de classe qui se respecte, mais ceux ci n'etaient pas vivants, en fait ils n'etaient pas morts non plus.

Ils etudiaient la vie avec bien plus de profondeur que nous le faisons, méticuleusement, ils apprennaient la vie et intégraient tous ses principes afin de passer l'examen de fin d'année.
Beaucoups m'avouèrent avoir échoué la saison précédente.
Ca n'avait pas l'air de les réjouir, puisque chaque saison est l'équivalent d'au moins une éternité humaine, ce qui faisait chez eux un long moment.
Mais voila, les examinateurs etaient impartiaux, chaque année c'etait plus de 99,9% d'échec à l'école de la vie, mais loins de les décourager chacun esperait que cette année se serait son tour, et qu'il aurait enfin le plaisir de devenir un vivant.

En même temps que nous attisions la curiosité de ces choses, je sentais un peu de jalousie, aussi je m'empressais de ramasser l'objet qui se trouvait miraculeusement là ou la jeune fille me l'avait indiqué.
Cette fois ci il faut retourner à l'étable.
Le chemin retour n'est pas plus désagréable, si ce n'est que cette fois il est peuplé de gens qui n'ont pas toujours de liens avec l'endroit ou ils se trouvent.( des policiers dans la cuisine, avec des fleurs tout autour d'eux)
Ma compagne rit, on dirait un ange tellement son sourire est plein de tendresse.
Même si je ne comprends pas, je continue de me dire que je l'aime drôlement beaucoups cette inconnue.

Nous voila dans l'étable et deux choses me frappent.
La première c'est la poupée sur mon dos, elle frappe parcequ'elle veut descendre, visiblement elle me boude même.
Elle va s'asseoir (s'allonger) un peu plus loin devant moi, son sourire n'est plus.
La seconde, c'est que je viens de comprendre ce que je faisais ici, je viens de comprendre qui etait cette fille et pourquoi elle me suivait.
En vrai ce n'est qu'une étape à mon voyage, et cette fille je l'ai utilisée sans aucun scrupule à ce qu'elle me serve de guide en quelques sortes.
Maintenant je sais qu'elle doit continuer à jouer ce rôle pour moi une ultime fois, et moi, je dois continuer de lui laisser croire qu'elle me suivra quoi qu'il arrive dans mon voyage à travers cet endroit spécial.
Cette dernière étape du parcours, il est ici en elle, c'est elle.
Allongée, ses jambes, ses bras et sa gorge m'appellent.
Je dois trouver le chemin de son corps à travers mon désir, je dois me laisser guider par ses soupirs et l'aimer de feu et de passion avant que je ne disparaisse vers cet ailleurs qui ne veut pas d'elle.
Quand nos corps enlacés s'affrontent, elle sussure à mon coeur qu' elle ne survivra pas à l'ardeur de notre union, l'amour sera mon passeur éternel, elle en deviendra la lanterne, flamme immuable qui éclairera mon voyage présent et ceux à venir.

Mes yeux glissent sur sa peau une dernière fois et, faisant le tour de son visage ils s'arretent et versent la dîme de ma douleur egoïste.
Elle tend son bras qui déja s'efface à ma mémoire, recueille mes larmes de ses doigts fins.
Elle ouvre doucement ses lèvres, salies de mon amour coupable et dit :
"Tu peux passer à présent."

Je me réveille et me voila tout bête, tout humain amoureux que je suis,
Déja perdu d'avoir oublié son nom.

Joachim 1:47 PM
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11/16/2004

Pas grand chose à ajouter.
Félicitation à Celine pour sa motorisation.

Joachim 10:21 PM
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11/05/2004

#amis

A Tam.

Je crois que je ne serai jamais plus Un.
Cette partie de moi qui ne s'exprime que par moi, sans toutefois me représenter, c'est lui.
C'est le type qui dit les choses que vous lisez, d'ailleurs concrètement il ne les dit pas, mais ce n'est pas non plus lui qui les ecrit. Celui là c'est moi.
L'autre, que j'ai fini par ne plus chercher à dénommer, vit dans cet espace sans substance qu'est l'Internet, je l'ai mis au monde un beau jour de 2000(1?).

Ca m'a pris par surprise un soir que j'etais bien tranquillement seul dans ma tête, et que je m'adonnais à ces jeux qui vous font perdre des points aux interros de math.
Je regardais l'écran. Il etait devenu, depuis que j'avais pris conscience de la surdité de mes semblables, un ami de confiance, en qui je pouvais compter.Nous communiquions toujours de la même façon, une pression "bonjour", une seconde pression "au revoir".La quantité de nos échanges peut sembler insignifiante, mais leur richesse agrémentait nos rapports d'une diversité suffisante à l'épanouissement que je sentais devoir se manifester très vite, et je ne me trompais pas...
Toujours en fixant l'écran pour ne pas perdre une goutte de ce néctar d'images, je vis un autre écran non loin de là, posé sur sa fierté surnaturelle et reflétant le fond de mes yeux.

A peine avais je détourné mon regard de l'écran aux images, que je plongeais dans celui qui n'en avait qu'une seule : Moi.
Je compris qu'il riait, fier ? oui, il me défiait de lui donner vie.
Une pression.
J'accouchais, ce fut délicat, et techniquement difficile, il me fallut l'aide que l'on sait et même l'intervention d'un proche autiste pour couvrir les frais d'hospitalisation (qui, je ne le savais pas encore, devaient être DEFINITIF tout comme ma créature).
Je notais que le cordon ombilical ne serait jamais coupé, il ne me liait pas à cette nouvelle vie, mais lui donnait accés au monde qui n'existe pas, et sans lui, la vie dormait, dans l'attente d'une ouverture des portes du domaine de l'infini.

Au début on ne se connaissait pas bien, et puis nous n'avions que très peu de moments à nous, il me dérangeait et m'empechait de faire les choses que l'on doit faire pour être quelqu'un de bien dans le vrai.
Ca n'a pas empéché qu'on s'apprécie progressivement jusqu'à être copains.
Ensuite il a voulu se faire des amis, de vrais amis, enfin là bas, donc de faux vrais amis mais qui existent néanmoins ( pas les amis hein, mais les copains de ces amis là).
Ce n'etait pas très dur, il suffisait d'un peu d'humour et de quelques références vidéo-ludiques pour s'attirer les bonnes faveurs de ces baroudeurs du virtuel, je lui prétais le tout pour deux trois pièces et la semaine suivante, il avait déja ses rendez vous et ses habitudes.
Durant plusieurs mois, il me faisait découvrir des choses jusque là inconnues, certaines amusantes, d'autres pour lesquelles je montrais un intérêt particulier, et puis un peu d'indifference parfois.
Mais globalement ce fut une période intense ou chaque jour faisait la rencontre d'une idée ou d'un inconnu, souvent même les deux à la fois.

Cette période pris fin brusquement, lorsque mon double impalpable me demanda d'aller le représenter devant ses amis qui seraient eux aussi là par procuration.
Ca m'a d'abord paru excitant puis peu à peu j'eu des frissons rien qu'à penser au contenu de nos discussions.
Je savais nos doubles portés sur un certain pays d'asie pour les avoir écouté de nombreuses fois en parler, mais je me sentais si peu concerné.

Le jour du rendez vous approcha, et finalement je me rendis en lieu et place indiquée.
Ce produit alors un phénomène étrange, intraduisible uniquement par des mots :
L'impression fut que cette petite partie de moi dont j'avais accouché dans ce monde vaste qu'est Internet ne me quittait pas, pas plus qu'elle ne quittait ces gens que je ne connaissais que pour en avoir eu l'écho de mon double.
Quand vint l'heure de ses dire des choses, parfois mon double se substituait à moi, parfois je prenais l'initiative d'agir avant lui, mais avec lui.
Comme je le su plus tards par une de ces personnes qui fut présente, je n'etais pas le seul à avoir la sensation d'être Deux, tous avait au moins l'impression d'avoir une partie d'eux qui loin de leur faire défaut ou de s'extirper de l'unité de l'individu, leur ajoutait une dimension supplémentaire, virtuelle, les rendant plus complet encore.

Depuis, il ne me quitte plus, mais il va mourir bientôt, je crois même qu'il est déja mort, mais je suis bien trop nostalgique pour oser arracher cette peau morte et l'oublier.
Alors je continue de croire que l'esprit de cet homme dont je suis le géniteur, n'a faiblit qu'en apparence pour mieux changer de forme et me surprendre quand je m'y attendrais le moins.

Il y a un quelque chose de romantique, de merveilleux et d'onirique dans cette conception du moi virtuel, quelque chose qui va au delà de notre notion de l'utile, sur laquelle même le temps n'a pas d'empire.
Une fascination pour un monde ou nous est gracieusement offerte l'opportunité unique de venir au monde parcequ'on en a eu envie (les ratés n'ont plus aucune raison de se plaindre), un monde qui continue de battre fortement en soi même quand il s'éteint.
Les palpitations que jamais le grondement de la rue ne saurait étouffer...


Avant d'aller fermer l'oeil quelques heures, je voudrais élire l'abstraction comme principe universel auquel chaque homme devrait s'essayer au moins une fois dans sa vie. (Deux si c'est une femme, le temps de constater que ca n'a rien à voir avec une fête foraine.)
Voila pour le principe.
Je vous souhaite maintenant bonne nuit et bon voyage parmi eux.

Joachim 1:34 AM
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10/17/2004

Deux semaines de sociologie et je ne me suis pas encore suicidé.
Ce doit être le coté prophylactique de mon emploi du temps, 10h en tout et pour tout.

Certains s'ecrient déja "Woa et l'autre 10h c'est le temps que je passe à mon entrainement de golf".
Oui, mais là je dis stop. Arretons de confondre 10h et "10h".

Parceque tout un amphi de filles néons qui se repoudrent, ça tend à vous faire relativiser la durée d'une heure 30, à plus forte raison si elles vous demandent ce que le prof vient de dire (ce qui en soi n'est pas plus une tentative de déculpabiliser que de faire semblant d'être en fac), puisque au final, la feuille de mes chères camarades est comme neuve. (Certaines poussent le vice jusqu'à jeter la dite feuille à la poubelle en sortant, ce n'est pas pour plaire aux filles "vener", groupe dont j'expliquerai les spécificités un peu plus loin.)

La fille néon(fluo) c'est quoi ?

C'est une fille qui à pour objectif principal d'être vue.
Tant bien même qu'elle s'apprete à entamer une année en faculté, sa motivation n'en est pas moins comme les 18 ou 19 années précédentes d'être vue, dévorée du regard, voire complimentée (même si elle s'en plaindra de toute évidence).
Pour cela, la fille fluo possède un attirail assez complet, allant du maquillage couleur bonbon aux chaussures roses flashy.
Mais la fille fluo n'est pas que superficielle aussi developpe-t-elle un parler bien à elle pour s'affranchir des clichés de la bimbo qui ne sait pas articuler trois mots.
Le problème étant que la fille fluo articule certes, mais dans une langue qui ne saurait être un français compréhensible du plus grand nombre (sauf du mec tendance et du gay "copine" mais j'y reviendrais).

Déja le "quoi" plus souvent orthographié "koi" revient en chaque bout de phrase, c'est un peu comme la rime mais avec moins de suspense.Néanmoins ça en jette quoi.(non?)
Ensuite l'intonation doit être différentes tous les 3 mots environ, prennez un peu de l'accent aveyronnais, un peu de l'accent marseillais et un chouilla d'argot parisien.
En gros ça donne des "le prof heu d'éco han il est trop mignon hin, ah ouais han, trop mignon hin"
C'est assez proximatif mais l'esprit est là.

Visiblement, les filles fluos gardent aussi certaines expressions que je croyais disparues, ces choses là fréquentes au collège qui ont rythmé nos années de larve d'adolescent, on croit qu'elles disparaissent, oubliées de tous et du temps, et bien non, les filles fluos en raison d'une faible capacité d'adaptation sont restées sur cette étape lointaine et agissent comme de véritables encyclopédies des citations merdiques du collège.
Je m'explique :
Le prof tarde à arriver, déja certains se lèvent et rejoignent la sortie de l'amphi, après 25 minutes j'entend une hola s'approcher dangeureusement à ma droite :" C'est trop d'la balle t'as vu !".
Consternation, je retourne une feuille, ah oui pourtant on est toujours le 9 octobre 2004 à la fac.

Et puis pour finir avec la linguistique des filles fluos, il y a le verlan et le ton.
Je ne dirai pas grand chose du premier, si ce n'est qu'une utilisation abusive conduit à un ridicule certain, et ce même si je soutiens qu'il faut vivre avec son temps et accepter que le langage s'enrichisse constamment.
(pour l'anecdote, j'ai demandé à une fille assise malencontreusement à mes cotés si elle connaissait le verlan de RER. Depuis, elle cherche)

Quant au ton, c'est un problème évident, surtout quand on est censé, je dis bien censé s'exprimer convenablement, clairement devant un professeur ou un groupe.
L'objectif c'est d'apprendre à débattre ailleurs que sur sa chaise ou derrière sa feuille.
En vrai ils auraient du ecrire : "apprendre à débattre avec autre chose que ses mains ou des interjections".

Parceque quand une fille fluo prend la parole pour dire "ben chais pas moi,Durkheim il a dit un truc c'est parceque c'est comme ca quoi" Avec entre autres, 4 claquements de langue, 12 "tss", 3 "pff", je me dis que c'est mal barré pour avoir des débats constructifs.

En dehors de la tenue, du langage et de tout ce qui est cosmétique, la fille fluo se distingue nettement des autres filles parcequ'elle trouve le moyen en 10h de cours par semaines de passer 37 heures dans le centre commercial tout proche.
Cette caractéristique est la cause d'au moins deux de celles citées précédemment.

Ainsi ses discussions portent sur l'ouverture et l'échantillonage de nouvelles boutiques, sur la coupe du type mignon au premier rang (qui est une copine gay, on y reviendra), et sur les goûts musicaux des copines.
Je dis "les" mais en réalité il n'y a qu'un seul goût, sinon comment expliquer que 153 filles dans l'amphi soit indistinguables à plus de 20m ?

Voila en gros, la journée type de la fille fluo.
7h> On se lève, on file à la salle de bain. L'essentiel ici est de devancer tout autre membre de la famille qui pourrait faire perdre de précieuses minutes de soins essentiels.
9hSortie de la salle de bain, le reste de la famille est déja parti en cours/travail.
9h15Après quelques sms aux copines pour pas avoir l'air conne sans copines avec qui discuter, on se décide à ouvrir la garde robe.
10hEnfin, parceque l'heure tourne, on se décide sur le petit haut blanc moulant, et le pantalon rose parceque c'est celui qu'on prefère(le petit haut est presque transparent hihihi).

(ne vous avais je pas dit que l'emploi du temps etait souple ?)

11h3015 minutes avant le cours on se retrouve dans le couloirs avec les copines, qu'est ce que c'est chouette la fac, y'a maeva, sandra, elodie, marie qu'ont le même haut que moi, c'est dingue !!!
11h45Td, on peut pas trop discuter sinon la prof gueule, quelle conne celle la alors, on passe en mode léthargie consciente, la main ecrit a peu près tout ce que la prof dit, le soucis du détail : on souligne deux trois mots en fushia (hihi le rouge c'est naaaze) au hasard d'un paragraphe.
13hFin du cours, on ouvre les yeux, c'est pas si terrible que ca la sociologie, on file a la cafet ou mieux au "domac" avec les cop's
14h45Cours en amphi, le pied, maeva n'a pas mangé ses frites, ca fait grossir, elle les pose sur la table, pour faire genre la rebelle qui mange en amphi, visiblement ca marche les garcons du rang de derriere n'arrete pas de la mater!, ou alors c'est son string qui dépasse je sais pas.
16h30 Aujourd'hui on a noté "Hobbes" "intrinsèque" et "ironie", comme on savait pas trop ce que ca voulait dire on se dit que ca doit etre vachement important. On ecrit tout ca en colonne avec un petit numéro devant et op voila le plan du semestre.
16h45Dans le bus sur le chemin du retour, on met pas sa ceinture c'est naaaaze, et on se retourne parceque c'est interdit et que comme ca les garçons du fond ils nous voient (rire) surtout qu'on se penche pas mal (re rire). J'ai reçu un appel de Matthieu, le son n'etait qu'a un, j'ai mis le haut parleur et on a chanté avec les copines (rire)
17hVoila, maintenant on s'emmerde, on regarde les clips sur M6, faut bien se cultiver un peu, demain grosse journée, 14h 15h, on a un livre à lire pour lundi, la prof a dit qu'en sociologie faut pas forcement commencer par la premiere page, je pige pas...., faut le lire a l'envers ?, ou c'est une astuce pour lire moins de page, parceque déja femme actuelle ca me gonfle alors la, 450 pages ecrites en hébreux...ouais enfin en la langue d'avant...enfin d'avant 1900 quoi.
21hDémaquillage, soins de nuit, on est prete à se coucher, de toute façon on s'emmerde chez soi en semaine, pas de boites de nuit, pas de fête rien, putain comme c'est chiant d'habiter la campagne...Le grand frère passe son temps à lire des livres et ecrire des trucs, il est pas normal lui, le petit allume le pc et reste devant plus de 10 minutes, mais qu'est ce qu'il fait ? ca le saoule pas de draguer sur voila ? Putain qu'elle famille de merde, je suis sûr on m'a adoptée...

Demain, nouveau rebondissement, la fille fluo contre la fille vener, venez nombreux.



Joachim 10:43 PM
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10/11/2004

Aaaaaaaaa


Bon voila il faut aller en cours et rejoindre kevin dans le bus magique 91-04, pour une journée longue et pleine de rebondissements, avec en outre peut être une blague nulle d'une ou l'autre de mes camarades fluos.

Joachim 8:22 AM
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10/10/2004

Les femmes

Je ne souhaite à personne de devoir faire l'étude sociologique d'un article de femme actuelle.
Non seulement il vous en coutera un peu de votre temps, en supposant que vous soyez en phase terminale c'est un problème, mais il vous faudra aussi decrypter le style bien particulier de la ménagère engagée pour qui la vie lorsqu'elle est accomplie s'accompagne le dimanche d'une blanquette de veau à l'ancienne...

Au fond la femme doit être cet animal aux talents spirituels et relationnels dont chacun est présent en trace infime et dont l'alliance est désastreuse.
Notons que la femme est un exemple dans le combat que nous menons actuellement pour rétablir l'égalité des sexes, elle nuit indistinctement à l'homme ou à la femme.

L'aigreur et ses antécédents ne sauraient rendre compte du peu d'intérêt que je porte aux articles de femmes actuelles (surtout quand ils sont écrits par des femmes), mais en comparaison des "étudiant(e)s" peuplant les amphis de sociologie, j'ai encore de la marge.

Il faut voir le bon coté des choses, oui, je devrais me réjouir de ne pas être détourné de l'étude par des gens intéressants et drôles.
(N'empeche que si vous correspondez à ces deux derniers critères je suis assez disponible je crois.)

Joachim 7:44 PM
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Test

Joachim 2:39 PM

Page créée avec Dreamweaver Mx et Photoshop 7, le soutien des css n'est pas négligeable non plus.